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Cancellara: "Au-delà de mes limites"

Epuisé après les efforts consentis, "Spartacus" n'a pas soulevé sans peine son 3e pavé. [Pascal Rossignol]
Epuisé après les efforts consentis, "Spartacus" n'a pas soulevé sans peine son 3e pavé. - [Pascal Rossignol]
Fabian Cancellara, vainqueur dimanche pour la troisième fois de Paris-Roubaix, a placé ce succès "au-dessus" des deux premiers (2006 et 2010), estimant que "cela a été un combat au-delà de mes limites". "Je n'ai pas encore réalisé et je ne pense qu'à une chose: me reposer, retrouver ma famille", a souligné le Bernois.

- Avez-vous eu peur de perdre le fil de la course?

FABIAN CANCELLARA: J'ai connu plusieurs situations et moments difficiles, au cours desquels pas mal de choses m'ont traversé l'esprit. Je me suis retrouvé seul et vraiment je ne sais pas comment j'ai pu faire. J'avais Stybar dans ma roue (le Tchèque Zdenek Stybar, 6e). Je n'ai pas vu sa chute ni celle de Vandenbergh (le Belge Stijn Vandenbergh). Cela a été un combat au-delà de mes limites. Oui, j'étais vraiment content quand j'ai franchi la ligne. Je me suis allongé et j'ai laissé tout remonter à la surface. C'est vraiment une victoire spéciale. J'avais une mission ce matin et je l'ai accomplie.

"Un combat jusqu'au bout"

- En dépit de l'absence d'équipiers à vos côtés en fin de course?

FABIAN CANCELLARA: Au départ, j'étais plus confiant qu'en 2011 car l'équipe a un niveau supérieur. Ils ont fait un travail remarquable tant qu'ils ont pu. On savait dès le début qu'on était seuls contre tous. J'étais isolé dans le final et il fallait essayer d'agir la tête froide. Ma voiture m'a bien renseigné sur la situation. On m'a dit que je ne pouvais pas courir après tout le monde.

- Votre surnom de 'Spartacus' était donc plus justifié en ce jour?

FABIAN CANCELLARA: Ca a été vraiment un combat jusqu'au bout. Je n'ai jamais connu une situation aussi dure qu'aujourd'hui. A plusieurs moments, j'ai pensé que c'était fini puis je me suis dit 'Roubaix ce n'est jamais fini, la guerre ce n'est jamais finie'. J'ai été au-delà de mes limites et il va me falloir du temps pour réaliser. J'ai vraiment dû me battre pour venir à bout de ces situations. Parfois on ne sait même pas comment on y arrive.

- Sans compter que Sep Vanmarcke a été un adversaire de valeur...

FABIAN CANCELLARA: Il a fait une grande course. Je savais que c'était un jeune coureur de valeur mais qui se retrouvait pour la première fois dans cette situation de pouvoir gagner une grande classique. Pour ma part, je connaissais ma force et j'étais confiant pour le final malgré les crampes. On ne s'est pas trop parlé. Sep m'a dit qu'il roulerait après l'avant-dernier secteur pavé. Mais je lui ai dit 'ce n'est pas possible, il faut le faire maintenant'.

Un pavé dans le sauna

- Avez-vous une place dédiée pour ce troisième 'pavé' (remis au vainqueur)?

FABIAN CANCELLARA: Comme les deux premiers, il va trouver sa place dans un sauna que nous avons construit dans notre maison. Quand le temps sera mauvais, j'en profiterai pour admirer ces pavés.

- Pensez-vous déjà à un 4e succès à Roubaix, pour égaler De Vlaeminck et Boonen?

FABIAN CANCELLARA: En ce moment je suis loin de tout cela. Je ne pense qu'à récupérer, me reposer. Et puis dîner avec l'équipe, fêter et prendre du bon temps en famille. J'ai encore du mal à croire que j'ai pu être à ce niveau depuis Milan-San Remo (3e), avec à la suite ce doublé Tour des Flandres - Paris-Roubaix.

- Qui est plus fort, entre Fabian Cancellara et Tom Boonen (absent)?

FABIAN CANCELLARA: Je respecte beaucoup Tom Boonen, et j'étais triste après sa chute (côte fracturée au Tour des Flandres). Sur ce genre de courses, on est costauds de façon différente. Tom est meilleur sprinter. Depuis quelques années, sur les courses sur les pavés, on peut simplement constater qu'on est les meilleurs.

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Propos recueillis par l'afp

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