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Coopération contre diminution de peine?

Armstrong est devenu l'un des sportifs les moins appréciés des Américains. [George Burns]
Armstrong est devenu l'un des sportifs les moins appréciés des Américains. - [George Burns]
L'Agence américaine antidopage affirme que Lance Armstrong a entrouvert la porte d'une confession sous serment alors que les ennuis judiciaires s'amoncellent pour l'ancien cycliste déchu, dont la cote de popularité s'est effondrée depuis ses aveux. L'Américain souhaite ainsi voir sa suspension à vie réduite à 8 ans.

Selon l'Agence mondiale américaine (Usada), qui a mené l'enquête ayant mis à genoux l'ex-septuple vainqueur du Tour de France, Armstrong "veut bien participer aux efforts visant à nettoyer le cyclisme" et il a demandé deux semaines supplémentaires pour peaufiner des détails avant de se présenter devant elle.

L'Usada avait initialement et unilatéralement donné jusqu'à mercredi au Texan pour lui fournir sous serment tous les détails qu'il s'était gardé de donner lors de ses aveux télévisés devant Oprah Winfrey, mi-janvier, quand il avait admis s'être dopé pour gagner sept fois le Tour de France (1999-2005).

Le président de l'Agence américaine, Travis Tygart, a récemment indiqué qu'il voulait entendre Armstrong évoquer sous serment "tous ceux qui sont impliqués avec lui dans l'élaboration de cette grande tricherie".

Une popularité au plus bas

L'objectif pour Armstrong, 41 ans, est de voir la suspension à vie du sport de compétition qui le frappe depuis octobre réduite à huit ans par l'Agence mondiale antidopage (Ama) en échange d'une confession en bonne et due forme. Le Texan avait clairement indiqué à Oprah Winfrey qu'il brûlait de reprendre un jour la compétition, en course à pied ou triathlon, et qu'il aimerait notamment courir le marathon de Chicago à 50 ans.

Armstrong ne semblait pourtant pas enclin à venir se confier à l'Usada mais se disait volontaire pour être entendu par une commission "vérité et réconciliation". Ce dispositif ne semble pas prêt de voir le jour car l'Union cycliste internationale (UCI) et l'AMA n'arrivent pas à s'entendre.

Depuis ses aveux de dopage, la cote de popularité d'Armstrong a chuté si bas (15%) qu'il est désormais le sportif le moins aimé des Américains, selon un sondage publié mercredi par Forbes.

afp/adav

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SCA Promotions dépose plainte jeudi

Sur le front judiciaire, Armstrong va se trouver jeudi face à un deuxième procès potentiel, qu'entame l'assureur SCA Promotions. La société de Dallas dépose plainte pour obtenir le remboursement de 12 millions de dollars versés au cycliste après un litige commercial en 2005.

Armstrong fait déjà face à une plainte en Grande-Bretagne de l'hebdomadaire The Sunday Times, qui lui réclame en justice 1,2 millions d'euros. Selon la presse américaine, la justice pénale pourrait également avoir à faire, à terme, avec l'ancien boss du peloton.

Si un procureur fédéral de Los Angeles a indiqué qu'il ne rouvrirait pas l'enquête fédérale sur l'équipe US Postal qu'il avait abruptement refermée il y a un an, ABC News a révélé qu'Armstrong était néanmoins encore l'objet d'une enquête fédérale, cette fois pour "obstruction à la justice, subornation de témoins et intimidation", sans préciser quel organisme gouvernemental la menait.

Selon USA Today, l'Agence fédérale des médicaments aux Etats-Unis (FDA) continuerait de s'intéresser à l'ancien cycliste. La FDA, notamment son agent Jeff Novitzky, a joué un rôle important dans le scandale de dopage Balco et la chute de la sprinteuse Marion Jones et du joueur de base-ball Barry Bonds.

Le dopage fréquent dans tous les sports en Australie

Le dopage est fréquent dans tous les sports en Australie, affirme jeudi un rapport d'enquête officiel qui établit "des parallèles évidents" avec l'affaire Armstrong sans toutefois détailler les disciplines particulièrement concernées ni identifier les tricheurs.

Des "impératifs juridiques" expliquent que le rapport ne contienne aucun nom et protègent les fédérations examinées, a justifié la Commission australienne du crime, une agence gouvernementale chargée de la lutte contre le crime organisé, le terrorisme, le trafic de stupéfiants et le blanchiment.

Anabolisants, hormones de croissance ou insuline "sont consommés par les sportifs professionnels en Australie, fournis par les médecins du sport, les coachs et l'encadrement", dénonce le rapport qui évoque un "usage répandu" prouvé ou présumé. "Les conclusions sont choquantes et vont dégoûter les Australiens amateurs de sport", a réagi le ministre de l'Intérieur, Jason Clare.