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L'ex-champion videra son sac à la télévision

Velo [Charles Sykes]
Armstrong sera interviewé par la célèbre journaliste américaine Oprah Winfrey. - [Charles Sykes]
Lance Armstrong, le multiple champion du Tour de France, déchu de tous ses titres pour dopage, sera l'invité de l'animatrice télévisée très populaire Oprah Winfrey, le 17 janvier. L'Américain devrait selon toute vraisemblance lui avouer ses fautes passées.

L'entretien, qui doit durer 90 minutes, sera diffusé de 03h00 à 04h30 heure suisse sur la chaîne OWN (Oprah Winfrey Network) et sur internet en direct (oprah.com). Il abordera "sans concession", promet la chaîne dans un communiqué, les accusations de dopage que le cycliste a jusqu'ici toujours rejetées. L'entretien se déroulera chez le sportif, à Austin (Texas). Ce sera la première intervention publique du septuple vainqueur du Tour de France depuis la radiation de son palmarès.

Le cycliste, 41 ans depuis décembre, aurait confié à des proches et à des acteurs de la lutte antidopage qu'il pensait à avouer publiquement ses fautes pour obtenir la levée par les autorités antidopage de sa radiation à vie prononcée cet automne. Une radiation qui lui interdit notamment de participer à la moindre compétition de triathlon, le sport de sa jeunesse, dans lequel il s'était replongé avec succès après l'arrêt de sa carrière cycliste.

Des aveux télévisés, sur le plateau de Oprah Winfrey, seraient cependant risqués pour Armstrong, menacé de poursuites judiciaires pour parjure ou fraude, selon Peter Keane, professeur de droit à la Golden Gate University (Californie).

Comme Marion Jones ?

"Le gouvernement a peut-être un cas de parjure très solide à plaider car nombre de ses équipiers ont témoigné sous serment l'avoir vu se doper", avait souligné Peter Keane en octobre. Un tel délit est passible de prison (jusqu'à 30 ans) et d'une forte amende (jusqu'à 1,5 million de dollars d'amende). En cas de condamnation, le coureur américain rejoindrait au palmarès judiciaire l'athlète Marion Jones, elle aussi épinglée pour parjure, contrainte de passer six mois derrière les barreaux en 2008. C'est surtout sur ce plan que Lance Armstrong prendrait des risques à avouer subitement. A moins qu'il n'ait passé un accord avec la justice américaine, en échange de son témoignage.

Car financièrement le Texan ne craint pas grand-chose. Certes, l'hebdomadaire britannique "The Sunday Times" lui réclame 1,48 million de francs, la société d'assurances SCA Promotions voudrait récupérer les 7,19 millions de francs qu'elle avait dû lui verser en 2006, et le Tour de France a demandé qu'il rembourse ses primes gagnées sur la Grande Boucle, d'un montant de près de 4 millions de francs. Mais l'ancien "patron" du peloton est l'abri, et il pourrait facilement régler ces factures, avec une fortune estimée à 119 millions de francs.

agences/tai

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Armstrong voulait-il acheter l'Usada?

Lance Armstrong aurait tenté en 2004 de faire une donation de l'ordre de 250'000 dollars à l'Agence américaine antidopage (Usada), a assuré le directeur de l'Usada Travis Tygart. Lors du programme télévisé "60 minutes", Tygart a confié sa "stupéfaction" lorsque l'un des représentants du coureur texan a proposé de faire un important don à l'Usada.

"J'étais estomaqué. C'était un véritable conflit d'intérêt pour l'Usada. Nous avons aussitôt rejeté l'offre", a-t-il dit. Interrogé sur un montant avoisinant les 250'000 dollars, Tygart a répondu que "c'était dans cette fourchette".

Tygart, considéré comme le nouveau chevalier blanc de la lutte antidopage, avait déjà dénoncé une donation d'Armstrong de 100'000 dollars à l'Union cycliste internationale (UCI). L'avocat d'Armstrong a nié la véracité de cette dernière révélation. "Rien n'est vrai dans cette histoire", a-t-il déclaré au journal USA Today.

"C'est la première fois que Lance entend ça. Il n'a jamais fait un tel don ou une telle tentative", a-t-il poursuivi. C'est l'enquête conduite par l'Usada qui avait conduit l'UCI à bannir Armstrong du palmarès du Tour de France, une épreuve qu'il avait remportée 7 fois, de 1999 à 2005.