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Denis Oswald fait le compte de ses voix

Denis Oswald (à gauche) est dans la course pour succéder à Jacques Rogge. [REUTERS - Mathieu Belanger]
Denis Oswald (à gauche) est dans la course pour succéder à Jacques Rogge. - [REUTERS - Mathieu Belanger]
Personne n'accorde de grandes chances à Denis Oswald d'être élu à la présidence du CIO lors de l'élection qui se tiendra mardi à Buenos Aires. Mais l'avocat et professeur de droit neuchâtelois est bien déterminé à jouer sa carte jusqu'au bout.

"Même si l'on ne peut être sûr de rien, je pense avoir déjà une bonne vingtaine de voix de mon côté, de la part de membres qui m'ont promis de voter pour moi", a déclaré l'ancien rameur et actuel président de la Fédération international d'aviron. "A cela peut s'ajouter une quinzaine de voix venant d'autres membres qui, entre quatre yeux, ont refusé d'exprimer clairement leur préférence."

"Un professeur appliqué"

Sachant que les délégués issus des pays dont proviennent les candidats n'auront pas le droit de vote, quelque 85 délégués sont appelés à choisir. Plusieurs tours de scrutin sont prévus, ce qui peut laisser la place à des manoeuvres avec des retraits de candidature et des reports de voix. Sera

Thomas Bach (au centre) fait figure de favori selon les spécialistes. [MICHAEL KAPPELER]

élu le premier candidat à obtenir la majorité absolue. Le nouveau président succédera à Jacques Rogge, qui se retire après douze ans.

Oswald estime être en position de franchir les premiers tours et espère ensuite pouvoir bénéficier de reports de voix. Son image est celle d'un  homme intègre, sérieux - un peu trop aux yeux de certains -, "un professeur appliqué" comme on le surnomme en Allemagne. Denis Oswald lui-même se voit plutôt comme un "serviteur du sport".

Thomas Bach en pole position

La grande majorité des observateurs voient l'Allemand Thomas Bach (59 ans) favori. Cet ancien champion olympique d'escrime et avocat d'affaires dispose de puissants appuis dans le monde de l'économie et oeuvre beaucoup en coulisses, à l'opposé d'un Oswald qui rechigne à faire du lobbyisme au sens strict. Ce qui n'empêche pas le Neuchâtelois de nouer des contacts pour tenter de séduire les membres avec son programme des "cinq anneaux" axé autour de la défense des valeurs du sport.

agences/scho

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Huit présidents du CIO depuis 1894

Le Comité international olympique (CIO), qui élira mardi le successeur du Belge Jacques Rogge lors de sa 125e session à Buenos Aires, n'a connu que huit présidents depuis sa création en 1894 à Paris. Le Français Pierre de Coubertin, rénovateur des Jeux, fut le deuxième président de l'organisation, qu'il a dirigée pendant 29 ans et dont il a transféré le siège en 1915 à Lausanne.
Son record de longévité n'est pas prêt d'être battu puisque depuis 1999, le mandat présidentiel a été limité à huit ans, renouvelable une seule fois pour une période de quatre ans.

Les présidents du CIO

Demetrias Vikelas (Grèce) 1894 - 1896 (2 ans)
Pierre de Coubertin (France) 1896 - 1925 (29 ans)
Henri de Baillet-Latour (Belgique) 1925 - 1942 (17 ans)
Sigfrid Edstroem (Suède) 1942 - 1952 (10 ans)
Avery Brundage (Etats-Unis) 1952 - 1972 (20 ans)
Lord Killanin (Irlande) 1972 - 1980 (8 ans)
Juan Antonio Samaranch (Espagne) 1980 - 2001 (21 ans)
Jacques Rogge (Belgique) 2001 - 2013 (12 ans)

Election du président du CIO: le mode d'emploi

- Electeurs: ce sont les membres du CIO présents à Buenos Aires, le vote par procuration n'étant pas admis. Le CIO compte actuellement 103 membres, en incluant son président sortant qui s'abstient généralement de prendre part à toute élection. Les six candidats peuvent voter. En revanche, les membres du CIO ressortissants d'un des pays concernés par cette élection (4 Suisses, 1 Allemande, 1 Ukrainien) doivent s'abstenir tant que leur compatriote demeure en lice.
- Scrutin: le vote, par bulletin secret, se fait par voie électronique. Le candidat qui obtient la majorité absolue des suffrages exprimés (les abstentions et bulletins blancs ou nuls ne sont pas pris en compte) est élu. Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue au premier tour, le candidat ayant recueilli le moins de votes est automatiquement éliminé et un deuxième tour est organisé, et ainsi de suite. En cas d'égalité de nombre de voix entre deux candidats ou plusieurs arrivés en dernière position, un scrutin entre ceux-ci est organisé pour les départager.