Une scène tirée du film "La Maman et la Putain" de Jean Eustache, 1973. [Les Films du Losange/Archives du 7eme Art/AFP - Bernard Prim]

La Maman et la Putain - Jean Eustache - sorti dans une aura de scandale en 1973

La Maman et la Putain glane, sous les huées, le prix spécial du jury à Cannes. Depuis, ce film improbable sʹest classé depuis 2e " meilleur film français " de tous les temps par un jury de professionnels du cinéma. Pourquoi ?
Difficile à dire. Peut-être parce la Maman et la Putain, avec Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont, Françoise Lebrun, a le pouvoir de déranger.
Cʹest en noir et blanc, verbeux, loquace, avec un vocabulaire germanopratin, post-soixante-huit. Cʹest un film qui dure 220 minutes, 3h40, où presque toutes les images sont fixes, aucun panoramique, aucun travelling. Les personnages ne sont pas des gens intéressants.
Alexandre, dont on nous raconte lʹhistoire, passe sa vie à ne rien faire, vit chez une maîtresse, se laisse aimer par une autre fille. La longueur des plans, le ton sérieux général, tout ça donne lʹimpression de tourner en rond.
Et pourtant ce film est fascinant et la fascination quʹil exerce est difficilement analysable.
Premier long métrage dʹun cinéaste désabusé, le film porte un regard authentique sur les désillusions de 68 et Jean Eustache signe un monument du cinéma, un film ovni qui mérite toute notre intention.
La Maman et la Putain - Jean Eustache - sorti dans une aura de scandale en 1973