La "jungle" de Calais, en France, en février 2016. [AFP - Denis Charlet]

Migration: la stratégie des camps (3/5)

Réfugié dans son propre pays
Souvent oubliés, les "déplacés internes" représentent pourtant 60% de la migration mondiale et seraient plus de 38 millions dans le monde. L'insurrection de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria a vidé une immense partie du territoire de ses habitants. Des villes, des villages entiers ont été détruits, rasés de la carte. Le CICR estime que 2,5 millions de personnes ont dû fuir leur maison. À Maiduguri, la capitale de l’État du Borno, on compte environ 1,6 million de déplacés internes. Comment une ville peut se préparer à accueillir une telle population, arrivée quasiment du jour au lendemain? Le gouvernement local a décidé d’adopter la "stratégie des camps fermés", même si ces personnes sont des ressortissants nigérians. Il ne suffit pas de sécuriser la région, il faut tout reconstruire et relancer une économie totalement anéantie. Le retour prendra plusieurs années même si ces "réfugiés" ne sont qu’à quelques dizaines de kilomètres de chez eux.
Migration: la stratégie des camps (3/5)