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Le banquier Edouard Stern assassiné à Genève

Le banquier habitait dans cet immeuble, au-dessus d'un poste de police
Le banquier habitait dans cet immeuble, au-dessus d'un poste de police
Le banquier français Edouard Stern, l’une des figures du gotha mondial de la finance, a été retrouvé sans vie, mardi après-midi, à son domicile de Genève.

Le décès est d'origine criminelle, indique la police genevoise qui se refuse à tout autre commentaire pour l’instant.


Un communiqué laconique de la police genevoise, mercredi soir, confirme la mort d'un financier français. Mais la police se refuse à vouloir confirmer pour l'heure l'identité de la victime, renvoyant la presse au juge d'instruction chargé du dossier. Ce dernier devrait s’exprimer jeudi matin.


Cependant, selon plusieurs informations concordantes, il s'agit bien du banquier Edouard Stern. Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas encore connues et l'enquête a été confiée à la brigade criminelle. La victime, qui résidait depuis plusieurs années en Suisse, vivait dans un immeuble chic mais discret du quartier des Eaux-Vives.


Compte-tenu de la personnalité d'Edouard Stern et de ses relations, le dossier s'annonce sensible pour les enquêteurs genevois. Avec le banquier, on navigue en effet dans les plus hautes sphères de la finance mondiale.


Il avait débuté sa carrière très jeune


Après avoir fait ses classes dans la banque familiale Stern en débarquant à 22 ans son père pour prendre le pouvoir, cet homme de 50 ans, ceinture noire de karaté devient plus tard le gendre de Michel David Weill, patron de la banque Lazard - l'une des plus grandes banques d'affaires du monde.


Personnage intelligent mais atypique, séducteur à la mèche rebelle, Edouard Stern est même considéré un temps comme le dauphin de Michel David Weill. Pendant cinq ans à la banque Lazard, il cohabite avec toutes les étoiles montantes de l'époque comme Jean-Marie Meissier, futur patron déchu de Vivendi Universal, ou Philippe Jaffré, qui prendra la tête du pétrolier ELF.


Echec également chez Rhodia


Au fil des années, ses relations avec Michel David Weill se détériorent. Dévoré d'ambitions, Edouard Stern finit par quitter la Banque Lazard. Il crée son propre fonds d'investissements et entre dans le conseil d'administration de plusieurs entreprises dont le chimiste Rhodia. Mais là aussi, l'histoire se finit mal puisqu'il est exclu du groupe après une tentative manquée d'éviction du PDG Jean-Pierre Tirouflet.


Durant sa carrière, Edouard Stern a toujours joué en solo. Adepte des méthodes expéditives, ses ennemis le décrivent comme un homme sans foi ni loi.


Selon le quotidien français Le Figaro, des cercles financiers évoqueraient la piste de milieux criminels d'Europe de l'Est pour expliquer l'assassinat d'Edouard Stern. D'autres sources parlent plutôt d'une affaire d'ordre privée.


RSR/Nicolas Vultier/agences

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Raider

En avril 2003, M. Stern avait été évincé du Conseil d'administration du groupe français de spécialités chimiques Rhodia après une tentative manquée d'éviction du PDG Jean-Pierre Tirouflet.