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Dopé mais pas contrôlé positif, c'est possible!

S'injecter des produits pour masquer le produit dopant, c'est possible.
S'injecter des produits pour masquer le produit dopant, c'est possible.
Ne pas présenter un contrôle antidopage positif alors qu'on est dopé, c'est possible grâce à des "protocoles", selon l'Agence française de lutte contre le dopage. Des coureurs ukrainiens l'auraient même reconnus dernièrement!

Une affaire de dopage révélée sur le Tour de l'Avenir cycliste
en septembre a permis de mettre au jour des "protocoles"
élaborés par des "réseaux organisés" qui permettent aux
sportifs de se doper tout en étant contrôlés négatifs, a indiqué
jeudi le président de l'Agence française de lutte contre le dopage
(AFLD), Pierre Bordry.



Des coureurs de l'équipe d'Ukraine, interpellés à Besançon lors de
ce Tour de l'Avenir et mis en examen pour pour "détention et
usage de substances interdites aux fins de dopage"
, ont
indiqué pendant leur garde à vue "qu'ils s'étaient fortement
dopés, notamment avec de l'EPO"
, a expliqué M. Bordry lors
d'une conférence de presse. Mais leurs "analyses ont été
négatives, parce que les sportifs qui prennent ces produits les
prennent avec un protocole étudié par des spécialistes qui leur
permet de prendre ces produits de sorte qu'au moment où le contrôle
interviendra, il sera négatif"
, a-t-il ajouté, évoquant la
découverte de "kits nominatifs pour chaque sportif".

On peut ne pas être positif tout en étant dopé!

"La grande évolution est qu'il apparaît de plus en plus
clairement qu'on peut, en appliquant des protocoles, ne pas être
positif dans l'analyse pratiquée même si on est dopé"
, a
reconnu le président de l'Agence, partie civile dans l'affaire de
Besançon.



"On n'utilise pas une substance mais plusieurs substances dont
les effets convergent. En même temps, on fait attention à ce que
chacune des substances soit administrée à un niveau tel qu'on ait
beaucoup de mal à la détecter"
, a expliqué de son côté le
conseiller scientifique de l'AFLD, Michel Rieu. Pour lui, "ces
protocoles très astucieux ne sont pas mis au point par des gamins
de 19-20 ans, donc il y a derrière des réseaux extrêmement
puissants"
. Un avis partagé par M. Bordry qui a également
évoqué l'existence de "réseaux" et de "gens qui
fournissent aux sportifs des protocoles pour échapper aux contrôles
positifs"
.

"Ce n'est pas réservé qu'au cyclisme"

Ces réseaux "vont bien au delà de l'affaire de Besançon qui
est une petite affaire, qui a l'avantage d'éclairer sur la manière
dont les choses se produisent. C'est quelque chose de plus vaste
qui s'est perfectionné par rapport au passé parce que les enjeux
notamment financiers sont importants"
, a-t-il encore
indiqué.



Si cette pratique a été mise au jour dans le cyclisme, "tout
ça n'est pas réservé au cyclisme"
, a estimé M. Bordry.



afp/dbu

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