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Otages en Colombie: appel de Nicolas Sarkozy

Ingrid Betancourt est au plus mal, selon un ancien otage des FARC.
Ingrid Betancourt était apparue épuisée mais en vie dans une vidéo
Nicolas Sarkozy en a appelé aux sentiments humanitaires des guérilleros colombiens pour "sauver une femme en danger de mort", l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, qu'il "rêve" de voir revenir parmi les siens pour Noël.

Dans ce dossier "prioritaire"
pour lui, le chef de l'Etat français s'est impliqué encore plus en
enregistrant mercredi soir deux messages: l'un, à la radio pour les
otages des Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc),
l'autre, à la télévision pour leur chef Manuel Marulanda.

Après des preuves de vie

L'initiative intervient quelques jours après la publication de
preuves de vie de seize des otages, dont une lettre pathétique
d'Ingrid Betancourt, prisonnière depuis plus de cinq ans dans la
jungle colombienne, et une vidéo la montrant à bout de
forces.



A Marulanda, le président Sarkozy "demande solennellement de
relâcher Ingrid Betancourt et de ne pas porter sur [sa] conscience
le risque que ferait peser sa disparition".



Lui-même s'engage à rechercher "une solution humanitaire pour la
libération de tous les autres séquestrés", alors que les Farc
demandent un échange avec leurs propres prisonniers. "Mais pour
l'heure, Monsieur Marulanda, il faut sauver une femme en danger de
mort. Je forme un rêve: celui de voir Ingrid au milieu des siens
pour Noël", affirme Nicolas Sarkozy.

Message aussi aux otages

Aux otages, il exprime la "solidarité de la France". A sa
"compatriote", il déclare: "je veux vous dire, chère Ingrid, mon
admiration pour votre dignité, pour votre courage dans une
situation où des êtres plus faibles auraient perdu jusqu'à leur
humanité". "Ingrid, nous ne vous laisserons jamais tomber",
promet-il.



"Nous remercions le geste fort, audacieux et empreint d'humanité
de Nicolas Sarkozy", a affirmé la soeur d'Ingrid Betancourt,
Astrid. Le président Sarkozy "a vu à quel point ma mère est
désespérée", a estimé le fils de l'otage Lorenzo Delloye.



Ses comités de soutien ont salué un geste "humain et solennel"
(Ficib), voire "historique" (CSIB). "Il fallait dire à Ingrid
Betancourt, et le président de la République l'a fait, que
l'ensemble des Français sont avec elle, solidaires et veulent
qu'elle revienne", a déclaré le numéro un socialiste François
Hollande.

Confiance filiale

Dans sa missive à sa mère, la jeune femme exprimait la confiance
qu'elle plaçait en la France et son président. "Quand la nuit était
la plus obscure, la France a été le phare", écrivait-elle. "Le
président Sarkozy est sur le méridien de l'histoire".



Le président a enregistré ses messages à l'Elysée: celui aux
otages avec Radio France Internationale qu'Ingrid Betancourt dit
pouvoir capter, l'autre, filmé par la chaîne de télévision TF1 où
il s'exprime en français, avec sous-titres espagnols.



afp/tac

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L'engagement de Sarkozy

Dans l'activité qu'il déploie pour les otages colombiens, Nicolas Sarkozy avait reçu le 2 novembre à l'Elysée le controversé président vénézuélien Hugo Chavez, qui s'est vu retirer une mission de médiation par son homologue de Colombie Alvaro Uribe.

Mardi, le gouvernement de Bogota avait fait savoir qu'il allait proposer au président français de participer à une réunion avec les Farc pour négocier la libération des otages. Le président n'exclut pas de se rendre sur place, mais réfléchit à "la meilleure stratégie", avait indiqué l'Elysée.

La libération d'Ingrid Betancourt, prisonnière de la guérilla marxiste depuis cinq ans et demi, a été désignée par le président français, dès son accession au pouvoir en mai dernier, comme l'une de ses "priorités".

Nicolas Sarkozy avait contribué à la libération, en juillet, des soignants bulgares emprisonnés en Libye.

En novembre, il était allé chercher au Tchad une partie des Français et de l'équipage espagnol emprisonnés dans l'affaire de l'Arche de Zoé.