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Allocations familiales: vers un référendum

Allocations familiales
Le peuple devra certainement se prononcer sur les allocations familiales
Les milieux économiques lanceront le référendum contre l'harmonisation des allocations familiales, adoptée par les Chambres fédérales en votations finales. Le directeur de l'USAM Pierre Triponez l'a confirmé vendredi.

Comme elles l'ont déjà annoncé, l'Union suisse des arts et
métiers (USAM) et d'autres organisations économiques chercheront à
récolter les 50 000 paraphes nécessaires pour soumettre la loi au
peuple.



Celle-ci fixe pour les salariés et les personnes sans activité
lucrative de condition modeste une allocation d'au moins 200 francs
par enfant jusqu'à 16 ans et 250 francs pour les jeunes en
formation jusqu'à 25 ans.



Les cantons doivent rester compétents en matière de politique
familiale, a répété Pierre Triponez. Le conseiller national radical
a aussi évoqué les coûts supplémentaires induits par cette
harmonisation, de quelque 700 millions de francs par an.

Les socialistes prêts au combat

Le groupe socialiste se réjouit déjà de la campagne
référendaire. «Cela nous permettra de savoir pourquoi les parents
se sentent toujours plus défavorisés», a lancé la Zurichoise
Jacqueline Fehr. Au nom des Verts, Hugo Fasel a relevé que c'est
grâce à l'initiative populaire de Travail.Suisse, syndicat qu'il
préside, que le Parlement a fait ce pas en faveur d'une
harmonisation.



L'initiative sur laquelle le peuple devra aussi se prononcer exige
une allocation de 450 francs par mois et par enfant dans tout le
pays, quelle que soit la situation économique des parents. Hugo
Fasel a relevé que les radicaux et l'USAM ont eux-mêmes exclu leur
clientèle, les indépendants, des bénéficiaires du projet élaboré
par le Parlement.

Soutien populiste à la famille

Pour l'UDC au contraire, l'assainissement des assurances
sociales existantes est prioritaire. Il est stupide de créer de
nouvelles prestations sociales avant de financer les actuelles, a
déclaré Marcel Scherer (UDC/ZG).



Les radicaux ont répété leur soutien aux allocations familiales
mais leur opposition à une uniformisation. Car elles doivent
dépendre des salaires et autres différences régionales. Cela n'a
pas de sens de fixer un montant minimal, car chaque canton verse
déjà des allocations familiales, a dit Gabi Huber (PRD/UR),
dénonçant ce soutien populiste à la famille.

Investissement sur l'avenir

Le PDC s'est rallié à la gauche. Se tournant vers les radicaux
et l'UDC, Brigitte Häberli (PDC/TG) a demandé «quel autre capital
que la formation de la jeunesse peut assurer notre avenir». Pour le
PDC, il ne faut pas considérer ces quelque 700 millions comme une
charge mais comme un investissement, minimal sur le plan matériel
mais maximal sur le fond.



La loi sur l'harmonisation des allocations familiales a été
adoptée de justesse au Conseil des Etats, par 23 voix contre 21. Au
National, le soutien a été plus net (106 contre 85).



ats/sj

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15 ans de controverses

C'est après 15 ans de controverses que la loi a franchi vendredi le dernier obstacle parlementaire. Elle remonte en effet à une initiative parlementaire déposée en 1991 par la conseillère nationale Angeline Fankhauser (PS/BL).

La loi est un contre-projet indirect à l'initiative du syndicat "travail.suisse" qui demandait une allocation de 450 francs par enfant.

16 autres objets votés

- Les Chambres ont procédé vendredi au vote finale sur 17 objets mis sous toit durant la session. Le Parlement a notamment approuvé:

- la révision totale de la loi sur la radio et la télévision par 161 voix contre 29 et 2 abstentions, et 42 voix sans opposition

- la révision de la loi sur les télécommunications mettant fin au monopole de Swisscom sur le «last mile» par 126 voix contre 14 et 52 abstentions, et par 36 voix contre 2 et 6 abstentions

- la loi sur la coopération avec les Etats d'Europe de l'Est instaurant une base légale pour le versement d'un milliard de francs pour la cohésion par 127 voix contre 53 et 14 abstentions, et par 37 voix contre 1 et 6 abstentions

- la loi sur la sûreté intérieure instituant des mesures contre le hooliganisme par 136 voix contre 48 et 9 abstentions, et par 35 voix sans opposition et 9 abstentions

- la révision du code pénal et du code pénal militaire concernant l'internement ordinaire par 129 voix contre 64, et par 34 voix contre 9