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Des chercheurs suisses développent le recensement de la faune par drones

L'équipe de recherche soutenue par le FNS teste leur nouvelle méthode sur le terrain en Namibie. [FNS]
Des chercheurs suisses développent le recensement de la faune par drones / La Matinale / 1 min. / le 12 juillet 2018
En collaboration avec une réserve naturelle en Namibie, des scientifiques suisses développent un nouveau concept pour dénombrer les animaux. La méthode conjugue survol de drones et analyse d'image automatique.

Cette approche permet un décompte rapide et précis des gnous, oryx et autres rhinocéros, a indiqué mercredi le Fonds national suisse (FNS), soutien à cette recherche, dans un communiqué.

Le défi est de taille: certains parcs nationaux africains s'étendent sur des surfaces grandes comme la moitié de la Suisse, relève Devis Tuia, professeur boursier FNS désormais à l'Université de Wageningen (NL). Il est membre de l'équipe à l'origine du projet Savmap, lancé en 2014 à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.

Analyse d'image par intelligence artificielle

Les drones permettent de survoler de vastes zones à moindres coûts, prenant plus de 150 clichés par km2.

Pour défricher cette masse d'images, les chercheurs ont développé une intelligence artificielle de type "deep-learning". Conçu par le doctorant Benjamin Kellenberger, l'algorithme permet d'éliminer la majorité des images dénuées de faune. Sur les autres clichés, il signale les motifs susceptibles d'être des animaux.

Une image aérienne analysée par l’intelligence artificielle: les animaux sont encadrés en bleu, le jaune indique d’autres éléments du paysage tels que buissons. [FNS]
Une image aérienne analysée par l’intelligence artificielle: les animaux sont encadrés en bleu, le jaune indique d’autres éléments du paysage tels que buissons. [FNS]

ats/kkub

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Gain de temps et d'argent

La méthode d'analyse semi-automatique a été développée en collaboration avec les biologistes de la réserve de Kuzikus. Depuis 2014, les chercheurs survolent régulièrement la réserve avec des drones conçus et optimisés par l'entreprise suisse SenseFly et équipés d'appareils photographiques compacts standards.

Grâce au dégrossissage effectué par l'intelligence artificielle, une seule personne peut effectuer un comptage complet de la faune de la réserve namibienne en une semaine environ, soit une surface de 100 kilomètres carrés.

A l'opposé, les méthodes conventionnelles impliquent des équipes entières emmenées à bord d'un hélicoptère. Imprécises, elles sont si coûteuses que l'on y recourt rarement, tout au plus une fois l'an à Kuzikus.