Mais cette bonne intention ne se concrétise pas toujours, comme l'explique François Turrian, directeur romand de Birdlife, dans La Matinale de vendredi. Celui qui surveille l'évolution des populations d'oiseaux dans la campagne vaudoise pour le compte de la station ornithologique de Sempach voit le 15 juin arriver avec anxiété:
"Le problème, c'est quand tous les paysans d'une même région fauchent le même jour, c'est un 'tsunami écologique', on fait disparaître d'un coup une grande quantité d'insectes qui servent de précieuses sources de nourritures aux oiseaux. Même les oiseaux granivores comme les moineaux se nourrissent d'insectes au printemps et nourrissent leurs petits avec des insectes. La quantité d'insectes est donc fondamentale pour préserver nos populations d'oiseaux nicheurs".
Sauver le pipit des arbres
Non seulement les fauchages du 15 juin affament les oiseaux, mais certaines espèces nichent encore. Les ornithologues de Sempach demandent donc un assouplissements des dispositions et une fauche plus tardive pour préserver par exemple le tarier des prés et le pipit des arbres, de plus en plus rares sur le plateau.
Sur le kilomètre carré de campagne vaudoise qu'il surveille, François Turrian compte aujourd'hui moins de la moitié des alouettes qu'il recensait en 2003.
Simon Corthay/lan