Pour Etienne Jornod, la concentration des médias est "inévitable"
Le président du conseil d’administration de la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) Etienne Jornod estime que la concentration des médias est "inévitable" vu la baisse de la publicité. Il souligne la volonté de la NZZ de "créer l'événement".
La forte concentration de journaux et de médias à Zurich n'est pas un retour de la Zurich toute puissante, estime Etienne Jornod dans La Matinale. "C'est une conséquence de l'évolution mondiale, de la digitalisation. C'est l'influence que prennent toujours plus Facebook ou Google, qui captent toute la publicité. Comme les éditeurs étaient fondamentalement orientés vers la publicité pour financer leurs journaux, ça remet en question l'existence des médias, des journaux partout." Et de poursuivre: "Suite à ce changement, il y a une concentration inévitable, puisqu'il y a moins de publicité."
Commentant l'absence d'un grand groupe de presse en Suisse romande, Etienne Jornod souligne qu'il "faut avoir des entrepreneurs qui ont envie de créer un produit attractif, et pas un produit financé uniquement par la publicité, (...) un produit créé pour les lecteurs tellement intéressant que les lecteurs sont prêts à payer cher pour lire ce journal, et c'est notre stratégie à la NZZ".
"Créer l'événement"
Etienne Jornod rappelle que c'est la "volonté de thématiser des sujets extrêmement sensibles, qui créent le débat" qui est au coeur des préoccupations de la NZZ. Il cite ainsi en exemple le sujet sur le "gouvernement de l'ombre" qui dirigerait la Suisse, sorti par la NZZ am Sonntag et commenté dans toute la Suisse.
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"Notre stratégie, ce n'est pas d'aller chercher de la publicité, c'est de créer l'événement, de créer des sujets qui fascinent tout le monde, que tout le monde commente, et après tout le monde va acheter la NZZ et s'abonner", affirme le président du conseil d'administration du quotidien zurichois.
Propos recueillis par Romain Clivaz
Adaptation web: Eric Butticaz
Publié
Pas de plan du groupe NZZ en direction de la Suisse romande
Pour Etienne Jornod, le groupe NZZ a "déjà assez de défis avec une édition en allemand. On se concentre sur ce qu'on sait très bien faire et nous essayons de relever les défis du futur en allemand".
Le président du conseil d'administration de la NZZ martèle qu'il n'y a "absolument aucun plan de se développer en Suisse romande", en soulignant la collaboration du journal alémanique avec Le Temps. "On est impressionné par la qualité de ce qui est produit dans ce journal."