L'antisémitisme fait régulièrement la Une des journaux eu Europe. Le dernier exemple en date concerne deux jeunes portant la kippa qui ont filmé leur agression à Berlin. En France, les actes de violence à l'égard des juifs ont augmenté l'an dernier, avec des cas emblématiques tel que le meurtre de Mireille Knoll le 23 mars.
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En Grande-Bretagne, le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn est lui aussi pris dans la tourmente face à des accusations d'antisémitisme visant sa formation.
Extrême droite et gauche anti-américaine
Philippe Kenel voit trois causes principales à cette tendance. "Il y a une montée de l'extrême-droite, en Allemagne notamment. Il y a également l'exportation du conflit israélo-palestinien en Suisse, ainsi que dans d'autres pays européens. Enfin, il existe un antisémitisme chez une certaine partie de la gauche, qui est anti-américaine", a-t-il indiqué vendredi dans La Matinale de la RTS.
Le président de la Licra a aussi relevé le rôle de la communauté musulmane, notamment en France, dans la discrimination des juifs. "Ce n'est pas parce que la communauté musulmane est victime de racisme que l'on doit tolérer de sa part de l'antisémitisme."
Spécificité helvétique
Sur ce dernier point, Philippe Kenel a souligné une "spécificité helvétique". "En Suisse, les musulmans sont essentiellement issus des Balkans et il n'y a quasiment pas d'actes antisémites de la part de cette communauté."
La discrimination des juifs en Suisse provient surtout de l'extrême-droite, selon l'avocat lausannois. "Elle provient aussi d'une frange de la gauche qui, sous le couvert de s'attaquer à Israël, transforme l'antisionisme en antisémitisme."
Propos recueillis par Romain Clivaz
Texte web: hend