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Les radios et TV régionales alertent leur public sur l'initiative No Billag

Philippe Zahno, le président des Radios Régionales Romandes (RRR), lors de la conférence de presse sur l'initiative No Billag. [KEYSTONE - Christian Merz]
Philippe Zahno, le président des Radios Régionales Romandes (RRR), lors de la conférence de presse sur l'initiative No Billag. - [KEYSTONE - Christian Merz]
Couverture d'élections communales, événements sportifs locaux, expositions villageoises: ces offres sont directement menacées par l'initiative No Billag, ont clamé vendredi les radios et TV régionales.

Plus d'un million d'auditeurs écoutent chaque jour une radio locale. On compte autant de téléspectateurs curieux de l'actualité près de chez eux. En cas d'acceptation de No Billag, une grande partie de ce public serait privée de ces prestations, alertent les représentants des radios et TV locales.

En Suisse romande, si l'initiative passe, "seules quatre radios régionales continueront d'être exploitées au lieu des douze actuelles et des cinq chaînes TV. Partout ailleurs, ce sera la fin des programmes", a illustré Philippe Zahno, président des Radios Régionales Romandes (RRR).

Langues minoritaires et régions périphériques en danger

Plus une région est périphérique, plus elle est dépendante de la redevance, poursuit Philippe Zahno. Le Tessin et les Grisons seront directement concernés. La fin de la redevance ne menace pas seulement les émetteurs, mais aussi les langues minoritaires ainsi que l'économie qui profite des stations implantées dans le tissu local pour placer des annonces.

Les radios et TV locales hors agglomération ne tirent que 50% de leurs recettes du marché publicitaire. Il est illusoire de croire qu'elles pourront augmenter leurs rentrées d'argent dans ce domaine.

Pour les représentants des radios et TV locales, l'initiative émane de personnes qui n'ont aucune idée du fonctionnement des médias locaux. En cas de oui, le démantèlement suivrait très rapidement, soit dès le 1er janvier 2019, a martelé Philippe Zahno.

ats/rens

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L'exemple de Canal 9 en Valais

Les initiants prônent un système d'abonnement. L'exemple de Canal 9 en Valais est parlant, indiquent les radios et TV régionales: de 1984 à 2014, les ménages ont payé 36 francs par an via la facture d'électricité et de raccordement au câble pour deux heures d'émission par jour. Les rentrées se montaient entre 1,8 et 2,5 millions de francs par an.

En 2015, ce système a été abandonné pour passer à un système d'abonnement. A peine 8000 ménages sur 143'000 ont payé et les rentrées ont chuté à 300'000 francs par an. Résultat, la chaîne s'est séparée de cinq collaborateurs, a fermé son bureau à Martigny et a réduit son émission à une heure quotidienne.