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Comparés à l'étranger, les appareils médicaux sont hors de prix en Suisse

Santé: économies possibles sur les moyens auxiliaires
Santé: économies possibles sur les moyens auxiliaires / 19h30 / 2 min. / le 16 décembre 2017
Pour les moyens et appareils médicaux, le montant que les assureurs maladie doivent rembourser est largement supérieur à ce qu'ils valent sur le marché allemand. La faîtière Santésuisse réclame une baisse des prix.

Longtemps, l'apnée du sommeil a gâché les nuits de Stefan Menz. Son médecin a fini par lui prescrire un appareil respiratoire. "Sur le plan de la santé, je dois dire que ça va super bien avec cet appareil", raconte ce musicien.

Mais cet appareil, payé par sa caisse maladie, coûte 1000 francs de plus en Suisse qu'en Allemagne. "Cela me dérange parce que ce sont nos primes qui paient cela", observe Stefan Menz.

Baisses de prix réclamées

Ce cas n'a rien d'exceptionnel. D'après l'association faîtière des assureurs maladie Santésuisse, la Confédération autorise le remboursement de montants bien trop élevés pour les moyens et appareils médicaux.

Pour l'achat de tests de la glycémie, par exemple, les assurances remboursent un montant supérieur de 78% au prix de ces articles en Allemagne, selon les données de l'association. Une paire de béquilles coûte, elle, 22,46 francs sur le marché allemand, alors que les caisses remboursent 40 francs en Suisse, ce qui équivaut à une différence de 146%. Et pour les bas de contention, la différence se monte à 44%.

Santésuisse chiffre un potentiel d'économies d'à peu près 34 millions de francs par année pour les trois groupes de produits les plus vendus: les aides pour l'incontinence et les cathéters, les dispositifs de mesure de la glycémie ainsi que la location d'appareils de respiration à l'image de celui qu'utilise Stefan Menz.

L'association faîtière dénonce la passivité de Berne dans ce dossier. "L'Office fédéral de la santé publique (OFSP, ndlr) n'a rien fait depuis longtemps pour baisser ces prix", argue Verena Nold. La directrice de Santésuisse poursuit: "Ils n'ont pas analysé les prix à l'étranger. C'est pourquoi on demande que l'Office fédéral de la santé publique fasse ce travail et tout de suite."

Révision d'ici fin 2019

Un travail que le Surveillant des prix réclame, lui aussi, de longue date. "En 2011 déjà, j'avais recommandé de réviser cette liste et de vraiment agir", dit Stefan Meierhans. "Malheureusement, il y a très peu qui s'est passé entretemps. J'attends vraiment maintenant qu'on se bouge et que ces travaux finalement aboutissent."

C'est une affaire complexe, nous devons négocier avec de nombreux milieux et cela prend du temps de le faire de manière sérieuse

Gregor Lüthy, responsable de la communication de l'OFSP

Du côté de l'administration, on vise une révision de ces montants d'ici fin 2019. L'OFSP assure être en train de plancher sur une révision complète. "C'est une affaire complexe, nous devons négocier avec de nombreux milieux et cela prend du temps de le faire de manière sérieuse", indique Gregor Lüthy, responsable de la communication de l'OFSP. En attendant, les assurances continueront de payer le prix fort pour ces moyens auxiliaires.

Linda Bourget

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