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L'affaire de Schaffhouse relance l'idée d'un registre des individus dangereux

André Duvillard, délégué au Réseau national de sécurité
André Duvillard, délégué au Réseau national de sécurité / Le Journal du matin / 10 min. / le 3 août 2017
Après l'affaire de Schaffhouse, le délégué du Réseau national de sécurité André Duvillard milite pour que les cantons adoptent des programmes de gestion des menaces en se dotant notamment de registres des personnes dangereuses.

"L'objectif est de réduire le risque de passage à l'acte, la mise en place de ces concepts de gestion des menaces n'empêcheront pas qu'une fois ou l'autre un acte puisse arriver, mais je crois qu'il permet de réduire fortement ces risques", relève André Duvillard, délégué du Réseau national de sécurité, interrogé dans le Journal du matin jeudi.

Confirmant des propos tenus dans le Tages-Anzeiger mercredi, André Duvillard note que "l'idéal serait évidemment que ces différents registres cantonaux puissent être mis en réseau. On sait qu'aujourd'hui les personnes peuvent se déplacer d'un canton à l'autre. En termes de mobilité, l'exemple de Schaffhouse est assez révélateur."

La mise en place de ces concepts de gestion des menaces n'empêcheront pas qu'une fois ou l'autre un acte puisse arriver

André Duvillard, délégué du Réseau national de sécurité

L'ancien commandant de la police cantonale neuchâteloise ne minimise pas la sphère privée des individus, mais répond que "si parfois on nous sert le fait que la protection des données est une limite, je crois qu'effectivement elle fixe un certain nombres de règles, mais qu'il existe aussi une marge de manoeuvre."

André Duvillard souligne que les critères pour déterminer les personnes à risques susceptibles d'être intégrées à ce registre est du ressort des cantons. "Il faut être très objectif, des personnes peuvent en quelques sortes rester sous le radar et échapper à ces systèmes de gestion des menaces, mais ça ne doit pas empêcher de les développer."

Lara Gross

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Une longueur d'avance en Suisse alémanique

Plusieurs cantons alémaniques ont déjà adopté des plans de gestion de la menace ou sont en train d'en préparer. En Suisse romande, seul Neuchâtel y travaille.

Pierre Schuwey, chef de la police cantonale fribourgeoise et vice-président de la Conférence des commandants de police de Suisse romande, du Tessin et de Berne, souligne que son canton a lancé la réflexion. "Si on reprend le cas de Schaffhouse, on voit très bien qu'il y a beaucoup de cantons qui connaissaient la personne, mais il n'y a pas de liens possibles à faire. C'est évidemment un besoin opérationnel."