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Pour Doris Leuthard, les Etats-Unis ont une "responsabilité morale" sur le climat

La conseillère fédérale Doris Leuthard. [Keystone - Peter Schneider]
"Les Etats-Unis portent une responsabilité morale", dénonce Doris Leuthard / Le 12h30 / 3 min. / le 2 juin 2017
"En tant que deuxième émetteur de gaz à effet de serre au monde, les Etats-Unis portent une responsabilité morale", a dénoncé la présidente de la Confédération Doris Leuthard dans un entretien accordé à la RTS vendredi.

La conseillère fédérale a estimé néanmoins que la décision du président américain Donald Trump de quitter l’accord de Paris sur le climat ne freinera pas les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique.

Si quelques Etats membre pourraient abaisser leurs objectifs nationaux, l'économie, selon elle, devrait poursuivre son avancée dans les énergies renouvelables. "L'efficacité énergétique, c'est l'avenir, tout le monde le sait."

"Calmer le jeu"

"Il faut calmer un peu le jeu", a affirmé encore Doris Leuthard, en rapport au tollé mondial provoqué par la déclaration de Donald Trump.

Avant cela, la présidente de la Confédération avait déjà affirmé sur Twitter que les Etats-Unis portaient une "responsabilité envers la planète".

Reste à déterminer si les Etats du pays et la société américaine renonceront à poursuivre la voie vers plus d'énergies renouvelables, avait réagi la ministre de l'Environnement, qui a participé à la vague de réactions internationales soulevée par la décision américaine.

>> Lire aussi : Salve de réactions négatives après la décision américaine sur le climat

"La Suisse maintient son cap et continue de soutenir l'accord de Paris sur le climat. La restructuration de notre approvisionnement énergétique, avec moins d'énergies fossiles et plus d'énergies renouvelables, représente une opportunité pour une économie innovante et durable", a-t-elle précisé.

Le renoncement des Etats-Unis est "une déception", a commenté vendredi matin sur la RTS le chef des négociateurs suisses sur cette question, Franz Perrez. Mais ce dernier estime qu'il reste encore une marge de manoeuvre.

Le chef des affaires internationales à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) s'est dit d'autant plus déçu que "nous avions bien travaillé avec nos partenaires américains lors des négociations" fin 2015 dans la capitale française.

>> Son interview dans le Journal du matin :

L'ambassadeur suisse Franz Perrez. [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
Les implications de la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat / Le Journal du matin / 7 min. / le 2 juin 2017

Les Verts pour une taxe sur les produits américains

Du côté des partis politiques, la présidente des Verts, Regula Rytz, demande des mesures de la part de la Suisse. Selon elle, la Suisse doit convoquer l'ambassadeur américain et lui expliquer que les choses "ne fonctionnent pas de la sorte."

Les écologistes préparent également une intervention, dans laquelle ils demandent l'introduction d'une taxe sur le CO2 pour les produits américains.

ats/mre

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50 manifestants devant l'ambassade américaine à Berne

En réponse à la décision de Donald Trump, une cinquantaine de personnes ont manifesté dans le calme vendredi en milieu de journée devant l'ambassade américaine à Berne à l'appel de Greenpeace Suisse.

Parmi les personnes présentes figuraient le conseiller national Balthasar Glättli. L'écologiste zurichois a estimé qu'il était important de participer à l'élan mondial de protestation. Une question de responsabilité, a-t-il relevé.

>> Le compte rendu dans le 12h30:

Les ONG fâchées

Greenpeace Suisse a dénoncé dans un communiqué un "retour en arrière". "Avec cette décision, le gouvernement des Etats-Unis sabote l'accord de Paris et laisse le 'leadership' en matière de lutte contre le réchauffement climatique à la Chine et à l'Union européenne", déclare Georg Klingler, expert des questions liées au climat pour Greenpeace Suisse.

Pour Thomas Vellacott, directeur général du WWF Suisse, "Donald Trump ignore les faits scientifiques concernant le dérèglement climatique et tourne le dos aux propres intérêts des Etats-Unis". Il ajoute que le tournant énergétique se poursuit au niveau mondial et que la décision du président américain "n'y changera rien".