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Le rejet de l'initiative AVSPlus se précise, selon le second sondage SSR

L'initiative AVSPlus soumise en votation le 25 septembre serait rejetée, selon le second sondage SSR. Le soutien à l'initiative sur l'économie verte a fortement diminué, alors que la nouvelle loi sur le renseignement convainc.

AVSPlus marqué par le clivage gauche-droite

Le sort de l'initiative "AVSPlus: pour une AVS forte", qui veut revaloriser le poids de l'AVS dans le système des retraites en augmentant de 10% des rentes, se dirige vers un rejet dans les urnes: 40% des personnes interrogées par l'institut gfs.bern ayant l'intention de voter se prononceraient pour l'initiative populaire (9 points de moins qu'au premier sondage), alors que 52% seraient contre. Restent 8% d'indécis.

Au niveau des classes d'âge, les 18-39 ans sont les plus majoritairement contre, avec 54% de non et 36% de oui.

Les soutiens à l'initiative proviennent essentiellement du camp de la gauche: les Verts s'y déclarent favorables à 66% (contre 33% de non) et les partisans du PS à 62% (pour 31% de non). A droite, les sympathisants de l'UDC disent non à 63% (33% d'opinions favorables) et ceux du PLR rejettent AVSPlus à 69% (22% de oui). Le rejet est désormais soutenu aussi à la base du PDC, où le camp du non est passé de 45% lors du premier sondage à 59% (contre 36% de oui).

En Suisse alémanique, la tendance à l'adhésion a chuté, passant de 49% en début de campagne à 37%, tandis que le camp du non a grimpé de 45 à 56%. En Suisse romande, la disposition à l'adhésion a augmenté de 51 à 54% et l'opposition de 33 à 37%. Au Tessin, en revanche, le non a baissé de 46 à 40%.

Le niveau de formation des sondés est déterminant. Ceux qui ont quitté l'école après le niveau primaire sont majoritairement favorables au oui (57%), alors que les sondés ayant un niveau de formation plus élevé se situent dans le camp des opposants (56%).

L'argument le plus populaire en faveur du non est la nécessité d'effectuer une réforme globale, et non des mesures ponctuelles. A l'inverse, 54% des personnes sondées sont favorables à l'argument des partisans, invoquant la nécessité d'augmenter les rentes AVS estimant que les prestations des caisses de pension vont baisser.

Net recul du Oui "Pour une économie verte"

L'initiative "Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources" (ou économie verte), qui veut réduire l'impact écologique de la Suisse d'ici à 2050, serait acceptée par 51% des Suisses. 38% seraient contre.

Mais depuis le premier sondage, le non a gagné 14 points tandis que le oui en a perdu 10. Extrapolant cette tendance jusqu'au jour de la votation, gfs.bern estime que le projet serait refusé par 52 à 54% des votants.

L'évolution générale est particulièrement marquée en Suisse alémanique, où la tendance à l'adhésion a chuté, passant de 63% en début de campagne à 49%. A l'inverse, en Suisse romande, la tendance à l'adhésion a augmenté de 53 à 57%, et au Tessin de 46 à 52%.

La tendance au oui a reculé dans la majorité des partis, alors que celle du non s'est consolidée. Les sympathisants UDC manifestent le rejet le plus prononcé (55% de non contre 31% de oui). Logiquement, le plus fort soutien provient du parti initiant, les Verts, qui se déclarent à 82% en faveur du texte (17% de non).

L'argument le plus populaire en faveur de l'initiative défend une diminution de la consommation des ressources, pour préserver les moyens de subsistance de nos descendants. Parmi les messages des opposants, la critique relative à la mise sous tutelle des consommateurs et les risques d'une réglementation supplémentaire pour l'économie sont mis en avant.

Vers une nouvelle loi sur le renseignement

La nouvelle loi sur le renseignement se dirige vers une acceptation du peuple, avec 53% des sondés favorables, contre 35% s'y opposant et 12% d'indécis. Le projet du Parlement propose un nouvel arsenal de mesures pour lutter contre le terrorisme, la prolifération d'armes et l'espionnage.

Avec 63% d'avis défavorables, les partisans des Verts ne se trouvent plus isolés dans leur combat puisque l'électorat du PS l'a rejoint dans le camp du non. Ces derniers ne sont plus que 41% à soutenir la loi (ils étaient 61% lors du premier sondage), tandis que 48% s'y opposent désormais. Les électeurs du PLR et du PDC sont les plus nettement favorables, avec respectivement 71 et 67% de oui. Loi soutenue également par l'UDC avec 57% de oui.

Le oui l'emporte dans les régions germanophones (54%) et francophones (54%), mais pas en Suisse italophone, même si les intentions de vote en faveur de l'adhésion a augmenté, passant de 25 à 40%.

L'interprétation par classe d'âge demeure quasiment inchangée. Les retraités sont clairement favorables au projet (64% pour, et 23% contre), alors que les votants les plus jeunes sont divisés, avec 46% de oui, contre 43% de non.

Le message le plus populaire du camp du oui concerne l'usage abusif des nouvelles technologies, devant la crainte du terrorisme. L'argument le plus rassembleur contre la nouvelle loi souligne la protection insuffisante de la sphère privée.

Feriel Mestiri

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La méthodologie

Le sondage a été réalisé entre le 31 août et le 8 septembre pour le compte de la SSR par l'institut de recherche gfs.bern.

Un échantillon représentatif de la population suisse comptant 1415 individus a été interrogé. La marge d'erreur est de +/- 2,7% points de pourcentage.