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Les cartes de paiement prépayées inquiètent la police fédérale

Les cartes de paiement prépayées sont devenues des outils de financement du terrorisme
Les cartes de paiement prépayées sont devenues des outils de financement du terrorisme / 19h30 / 3 min. / le 24 janvier 2016
Depuis les attentats de Paris, les cartes de paiement prépayées sont dans le viseur des autorités françaises. Selon la RTS, elles posent problème aussi en Suisse. Pour la police fédérale, le risque de financement du terrorisme existe.

Suite aux attentats de Paris, l’enquête révélait que des terroristes avaient réglé leurs chambres d’hôtel avec des cartes de paiement prépayées. Des transactions intraçables, puisque sur le net, ces cartes s’utilisent comme du cash, préservant l’anonymat. La France va légiférer pour rendre obligatoire l’identification des clients.

En Suisse aussi, a appris la RTS, ces cartes posent problème, selon la police fédérale (fedpol). "C’est un phénomène émergent, confirme Cathy Maret, cheffe de la communication. Les criminels utilisent ce genre de cartes parce qu’elles sont anonymes et permettent de faire de petits achats sur internet."

En juin, un rapport de la Confédération soulignait un risque de financement du terrorisme:

Extrait du rapport. [RTS]
Extrait du rapport. [RTS]

En Suisse, ces cartes sont en vente en toute légalité dans des kiosques et stations-service. Aucun document d’identité n’est requis, seul un numéro de téléphone portable est nécessaire pour obtenir le code NIP.

Martine Clerc

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"Il y a un potentiel de dangerosité, la Suisse doit légiférer"

Dick Marty, l’ex-procureur général du Tessin et spécialiste de la criminalité organisée, appelle Berne à prendre des mesures. Et vite: "Il y a un potentiel de dangerosité qui me semble évident. Le législateur serait bien inspiré de s'occuper à temps de ce problème."

Pour l’ancien conseiller aux Etats, il s’agit de paralyser le "système nerveux" des terroristes. "Leur système nerveux, c’est leur système financier. Il ne faut pas leur laisser les instruments qui leur permettent de réaliser des transactions sans laisser de trace."

Il y a une quinzaine d’années, le Tessinois s’était illustré dans une affaire qui rappelle celle-ci: celle des cartes téléphoniques à prépaiement. Il s’était battu au Parlement pour que les opérateurs soient contraints d’enregistrer l’identité des utilisateurs de ces cartes.

Sans succès… jusqu’au 11 septembre 2001. La preuve que des terroristes avaient utilisé des cartes SIM suisses prépayées a finalement convaincu le Parlement helvétique de légiférer.