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Les frais de l’asile sont intégrés à l’aide au développement

La direction du Développement et de la coopération a présenté ses grands axes pour la période 2017-2020. [Keystone - Steffen Schmidt]
La Confédération intègre l’aide aux requérants dans l’aide au développement / Le Journal du matin / 1 min. / le 9 juillet 2015
Pour atteindre les objectifs internationaux en matière d'aide au développement, la Confédération intègre dans sa comptabilité l'aide versée aux requérants d'asile en Suisse.

Ce procédé qui peut surprendre est conforme aux normes de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il correspond aussi à la pratique de nombreux pays, mais cette façon de faire suscite des critiques.

La Suisse s'est fixée un objectif en 2013: son aide au développement doit correspondre à 0,5% du revenu national brut. Mais dans l'enveloppe de l'aide au développement, la Confédération a glissé des factures du domaine de l'asile.

Flou budgétaire ou méthode acceptable?

Le conseiller national socialiste genevois Manuel Tornare dénonce une opération comptable pour gonfler l'aide humanitaire de la Suisse. "On additionne une peu des poires et des fraises, parce que l'aide au développement (...) c'est aider à l'extérieur. Je trouve que ce flou budgétaire est politiquement incorrect."

La sénatrice PLR saint-galloise Karin Keller Sutter estime, elle, que l'asile est bien une forme d'aide au développement. "Il faut quand même dire que la Suisse accepte un grand nombre de requérants d'asile, je trouve que cette manière de faire est tout à fait acceptable."

Pour la PDC zurichoise Kathy Riklin, montrer qu'une partie de l'aide est réalisée en Suisse permet de la rendre plus acceptable. "Si on peut aider directement, on voit les gens qui ont besoin d'aide, c'est peut-être plus facile à faire passer le message."

Pietro Bugnon

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