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Cliniques privées réticentes face aux patients sans complémentaire

Le site clic-sante.ch met clairement en garde les assurés de base.
Cliniques privées: difficile accès aux patients sans assurance complémentaire / On en parle / 11 min. / le 24 avril 2015
Les patients sans assurance complémentaire peuvent se faire opérer en clinique privée depuis 2012. Mais certaines, genevoises notamment, se montrent réticentes selon l'enquête de l'émission On en parle.

Depuis l’entrée en vigueur du système de tarification SwissDRG en 2012, tout un chacun peut se faire opérer dans une clinique privée. Mais dans les faits, ce n’est pas si simple.

Certaines cliniques - en accord avec les cantons qui cofinancent ces interventions - limitent les spécialités disponibles aux assurés sans complémentaire. Et dans les cantons de Neuchâtel, Vaud et Genève, le nombre d’interventions est limité. Il y a donc des quotas annuels.

"Accès limité sans complémentaire"

Poussées à davantage de transparence, les cliniques genevoises ont ainsi mis en ligne cette année un site internet qui dissuade autant qu’il informe les assurés de base. "Sans assurance complémentaire l’accès est limité", peut-on y lire en très gros caractères.

"C'est pour éviter que la population pense ou interprète cette planification comme un libre-choix total d'accéder à toutes les cliniques privées en tout temps, toute l'année, alors même qu'il y a des quotas qui limitent ces admissions", explique Gilles Rufenacht, président de Genève-Cliniques (l'association des cliniques privées de Genève).

De son côté, le directeur général de la Santé du canton de Genève, Adrien Bron, relativise la portée de cette mise en garde. "Ce qu'il faut quand même préciser c'est que sur les prestations qui sont payées par le canton dans ces cliniques, 75% au moins vont à des assurés qui n'ont pas de complémentaire", explique-t-il.

Boycott des patientes en obstétrique

Autre fait surprenant, toujours sur le site clic-santé.ch: les quotas en obstétrique sont indiqués comme déjà épuisés dans les cliniques, même en début d’année. Ce n’est pourtant pas vrai: en fait, aucun gynécologue ne souhaite soigner en privé des patientes de base, pour des questions de rémunération et d’imprévisibilité des accouchements.

"La communauté des gynécologues à Genève a souhaité - pour nous à juste titre - ne pas prendre en charge les patientes dans le cadre ce ces mandats", explique  Gilles Rufenacht. "Le secteur obstétrique par essence, est d'un caractère imprévisible et cette configuration n'a pas été valorisée dans le cadre des quotations", précise-t-il. "C'est un dossier qui est encore en suspens, ce qui n'est pas le cas dans d'autres spécialités chirurgicales".

OEP/Yves-Alain Cornu/oang

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