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"La première partie de ma vie, j'aurais bien aimé la sauter"

Le récit de Margrit Kunzli, ancienne enfant placée
Le récit de Margrit Künzli, ancienne enfant placée / Info en vidéos / 4 min. / le 17 avril 2015
Margrit Künzli, une ancienne enfant placée, livre un témoignage bouleversant sur les maltraitances qu'elles a subies durant les premières années de sa vie. Elle fait partie de ces quelque 900 victimes qui ont déposé une demande d'indemnisation auprès de la Confédération.

Margrit Künzli a vécu une vie chaotique et douloureuse. Elle est l'une des milliers d'enfants placés de force avant les années 80.

Son calvaire a commencé dans les Grisons à l'âge de 3 ans au divorce de ses parents. Placée dans des foyers, des familles d'accueil puis dans une ferme vers l'âge de 10 ans, sans cesse maltraitée et même violée, Margrit Künzli fut finalement envoyée en prison dans la région bernoise. Elle n'a pas eu l'opportunité d'apprendre un métier.

J'aimerais bien que tout le monde reçoive une rente, pas seulement trois ou quatre mille francs

Margrit Künzli

A 70 ans, elle vit aujourd'hui en Valais à Vernamiège et attend la réponse de Berne à sa demande d'indemnisation.

"J'aimerais bien que tout le monde reçoive une rente, pas seulement trois ou quatre mille francs, ça n'est vraiment rien, explique-t-elle. Il faut quelque chose pour qu'on puisse vivre comme si on avait pu travailler normalement et mettre de l'argent de côté, pour qu'on puisse vivre comme les autres".

Nadia Esposito avec Sandra Jamet

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Délai au 30 juin 2015

En 2013, la Confédération a reconnu ses erreurs et créé un fonds d'aide pour indemniser les victimes de placement forcé, qui ont jusqu'au 30 juin 2015 pour s'annoncer. Mais à trois mois du délai, les cantons n'ont enregistré que 913 requêtes sur les 20 000 personnes concernées en Suisse, soit 31 en Valais, 32 à Genève et 62 à Fribourg.