Modifié

La tendance au racisme reste très faible en Suisse selon une étude

Manifestation contre le racisme en novembre 2010 à Lausanne. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La tendance au racisme reste très basse en Suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 12 février 2015
En Suisse, 6% de la population résidente avoue ressentir une gêne à l’encontre de personnes d’autres langues, couleur de peau ou confession, selon une étude mandatée par la Confédération.

La tendance au racisme reste très basse en Suisse, selon l’étude de la Confédération sur le vivre-ensemble publiée jeudi.

La gêne à l’encontre de personnes d’autres langues, couleur de peau ou confession n'est ressentie que par 6% de la population résidente. Et seuls 13% des sondés avouent être gênés par un éventuel nouveau voisin d’une autre ethnie ou religion.

Pas de progression des sentiments racistes

Sur la base de ces chiffres, Claude Longchamp, de l’institut Gfs.bern qui a mené l’étude, estime clairement que la Suisse n’est pas raciste. Le pourcentage n'est pas tout à fait stable, précise-t-il, "mais il n'y a pas de tendance claire qui permettrait de dire que le racisme augmente".

Rejet plus marqué des étrangers musulmans

Mais une catégorie de la population en particulier est néanmoins stigmatisée: les étrangers de confession musulmane.

"Les pourcentages d'attitudes négatives sont doubles à l'encontre des musulmans, en comparaison avec la population juive" souligne Claude Longchamp, qui précise qu'entre un cinquième et un quart de la population suisse a des attitudes négatives vis-à-vis de ces personnes.

Thibaut Schaller/oang

Publié Modifié

Qui montre des tendances racistes?

Claude Longchamp cite trois tendances qui caractérisent les personnes qui font état d'une gêne face à celui d'une autre ethnie, culture ou religion:

- Le phénomène est plus accentué chez la population suisse que chez la population étrangère.

- Ce sont des personnes qui ont une fierté liée à leur nationalité - un facteur très décisif, précise Claude Longchamp.

- Ce sont aujourd'hui plutôt des personnes sans confession qui se trouvent gênées par de nouveaux phénomènes culturels dus au mélange des confessions dans notre société.

Tous les deux ans

Mis au point ces six dernières années dans le cadre d’un projet pilote de l’institut de recherches gfs.bern, l’instrument de monitorage repose sur un mandat du Conseil fédéral adressé en 2007 au Service de lutte contre le racisme (SLR).

Un groupe de travail composé de représentants de cinq départements a encadré le projet. Les commissions extraparlementaires pour les questions de migration (CFM) et contre le racisme (CFR) ont également été associées.

Ce monitorage sur le "vivre ensemble" en Suisse sera désormais réalisé tous les deux ans, à partir de 2016. C'est l’Office fédéral de la statistique (OFS) qui s'en chargera dans le cadre du recensement de la population.