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Le "tourisme du suicide" a doublé en Suisse, affirme une étude

Pro Senectute a pris position en faveur de l'aide au suicide. [Alessandro Della Bella - Keystone]
Selon l'étude, près de la moitié des candidats au suicide assisté souffraient de maladies neurologiques. - [Alessandro Della Bella - Keystone]
Entre 2008 et 2012, quelque 600 personnes domiciliées à l'étranger sont venues mettre fin à leurs jours en Suisse, rapportent jeudi des chercheurs zurichois.

Le nombre des "touristes du suicide" a doublé entre 2008 et 2012 en Suisse, rapportent des chercheurs zurichois dans une étude-pilote publiée par le Journal of Medical Ethics.

Durant cette période, 611 personnes, provenant de 31 pays étrangers, sont venues mettre fin à leurs jours en Suisse.

Près des deux tiers venaient d'Allemagne (268) et de Grande-Bretagne (126). Suivent la France (66), l'Italie (44), les Etats-Unis (21), l'Autriche (14), le Canada (12), l'Espagne et Israël (8 chacun).

Maladies neurologiques souvent en cause

Les intéressés étaient âgés de 23 à 97 ans, pour une moyenne de 69 ans. La proportion de femmes était de 58,8%.

Près de la moitié des candidats au suicide assisté souffraient de maladies neurologiques comme la sclérose latérale amyotrophique, la sclérose en plaques ou le Parkinson. Viennent ensuite le cancer et les troubles rhumatismaux.

Tous sauf quatre ont eu recours à l'organisation Dignitas et de même, tous sauf quatre sont décédés après avoir pris du pentobarbital de sodium, un puissant anesthésiant.

ats/ptur

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Débats politiques à l'étranger

Les scientifiques ont également examiné l'évolution de la législation dans les pays de provenance. "Si nous considérons les trois principaux pays d'origine, nous trouvons des débats politiques sur le suicide assisté dans tous les trois", a indiqué Julian Mausbach, co-auteur des travaux.

"Nous n'en concluons pas que le tourisme du suicide est responsable de cela à lui seul", explique-t-il. Il est toutefois plausible selon lui qu'il ait attiré l'attention sur cette problématique.

Les organisations critiquent l'étude

Dans un communiqué commun, les cinq organisations suisses actives dans ce domaine ont vivement critiqué les conclusions de l'étude, qui comporte "de nombreuses imprécisions".

Selon elles, la période choisie n'est pas représentative. En outre, des faits importants et des informations de contexte sont passés sous silence.