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"Il faut faire preuve d'esprit positif dans notre relation avec l'Europe"

Interview du président de la Confédération Didier Burkhalter pour le 1er août
Interview du président de la Confédération Didier Burkhalter pour le 1er août / L'actu en vidéo / 10 min. / le 31 juillet 2014
Dans une interview accordée à la RTS avant les festivités du 1er Août, le président de la Confédération Didier Burkhalter s'exprime sur les défis politiques auxquels fait face la Suisse.

Cette année, la Suisse se trouve à la croisée des chemins dans sa relation avec l'Union européenne et joue, par le biais de la présidence de l'OSCE, un rôle important au niveau international. Dans une interview effectuée depuis le Laténium (parc et musée d'archéologie) au bord du lac de Neuchâtel, le président de la Confédération Didier Burkhalter s'est exprimé sur ces défis diplomatiques.

Depuis l'acceptation le 9 février par le peuple de l'initiative sur "l'immigration de masse", la donne avec l'Europe est différente. Pour Didier Burkhalter, il faut continuer à chercher "la meilleur solution" pour la Suisse, en tenant compte aussi bien de la "volonté de maîtriser la migration" que de celle "exprimée à multiples reprises d'avoir une relation positive, pour la prospérité du pays et ses emplois, avec l'Union européenne".

"Une solution équilibrée"

Pour le président de la Confédération, il existe un intérêt mutuel des deux parties à trouver une "solution équilibrée", afin de ne pas devoir résilier l'accord sur la libre circulation. Didier Burkhalter demande aux Suisses de faire preuve d'un "élan commun vers un peu de positivisme" dans les négociations avec l'UE.

Il rappelle que la Suisse détient des atouts dans ses discussions bilatérales avec Bruxelles. La Confédération constitue le deuxième investisseur dans l'UE,  le quatrième partenaire commercial, est un pôle de stabilité, une puissance dans le secteur de la recherche et accueille de nombreux citoyens européens.

rber

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Dixit Didier Burkhalter

A Vladimir Poutine, président russe:
"Je tente, avec notre gouvernement, de comprendre les problématiques telles qu'elles sont ressenties par la Russie, ce qui ne veut pas dire que nous les approuvons, pour construire un vrai dialogue".

A Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne:
"Plus de pragmatisme dans l'Union européenne, plus d'ouverture à la réalité des problèmes, moins de technocratie, plus de politique".

A Christoph Blocher, UDC:
"Il est très bon d'être suisse et ouvert, et ce n'est pas du tout mal d'en être même fier".

Questions internationales

La présidence de l'OSCE
Le dossier ukrainien demande beaucoup de travail et "change chaque jour", observe Didier Burkhalter. La tragédie de l'avion malaisien a paradoxalement permis de relancer les négociations directes entre le groupe de contact (OSCE, Russie et Ukraine) et les séparatistes. Par contre, il est difficile de garantir le bon déroulement de l'enquête relative au crash et l'accès à la zone de l'accident.

Le conflit syrien
"La Suisse fait beaucoup dans ce dossier. Elle a consacré 85 millions de francs pour les problématiques humanitaires dans toute la région", souligne-t-il. La Confédération focalise son effort sur l'amélioration des capacités d'aide aux réfugiés dans les premiers pays d'accueil.

Le milieu de la diplomatie internationale
Didier Burkhalter se sent particulièrement à l'aise dans son rôle à la tête de la diplomatie helvétique. "Je crois qu'il n'y a rien de plus important que la paix", affirme-t-il dans son rôle de médiateur international.