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Le préposé fédéral à la protection des données veut durcir les sanctions

Hans-Peter Thür, préposé à la Protection des données. [Lukas Lehmann]
Hans-Peter Thür, Préposé à la protection des données, demande que les sanctions en cas de violation de la protection des données soient durcies. - [Lukas Lehmann]
Le préposé fédéral à la protection des données Hanspeter Thür a plaidé mardi pour un durcissement des sanctions en cas de violation. Il veut rajouter un article à la loi actuelle, pas assez sévère.

Les sanctions en cas de violation de la protection des données doivent être durcies, a plaidé mardi le préposé fédéral Hanspeter Thür. Selon lui, la loi actuelle n'est pas assez sévère et il propose d'y rajouter un article.

Législation renforcée

Une infraction ne débouche aujourd'hui que "sur quelques gros titres dans les journaux". Même les chauffards sont punis plus durement, a déploré Hanspeter Thür devant les médias à Berne, à l'occasion d'une table ronde organisée lors de la Journée internationale de la protection des données.

Renforcer la législation permettra de placer des garde-fous aux entreprises qui recueillent et utilisent des informations personnelles. Pour le haut fonctionnaire, c'est une mesure nécessaire à l'heure du numérique.

Groupe de travail

Le préposé fédéral souhaite recevoir du soutien du monde politique. Il a indiqué qu'un groupe de travail mandaté par le Conseil fédéral planche actuellement sur la question. Il doit transmettre ses conclusions à la fin de l'année.

ats/jvia

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"Il faudra un mini Snowden"

Hanspeter Thür a pointé du doigt les entreprises qui collectent des informations sur les clients de magasins pour se renseigner sur leurs préférences.

De nombreuses sociétés suisses ont recours à ces prestataires de services basés aux Etats-Unis, "mais elles se gardent bien entendu de le dire", précise le haut fonctionnaire.

Selon lui, il faudra "un mini Snowden" pour faire la lumière sur ces pratiques et rendre une intervention possible.

Réactions contrastées

Pour le conseiller national Ruedi Noser (PLR/ZH), il n'y a pas besoin de plus de régulations. Pour lui, le citoyen doit être informé à chaque fois que des informations le concernant peuvent être transmises à des tiers. Il peut alors décider s'il l'accepte ou pas.

Pour Alexis Roussel, président du Parti pirate, une instance comme la FINMA pourrait jouer un rôle de surveillant. Mais elle ne devrait pas non plus "tuer l'innovation" et le développement économique, qui se base toujours davantage sur les algorithmes informatiques.

Selon lui, il suffirait de changer de paradigme, et d'inscrire dans la loi que "les données appartiennent à l'individu".