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La Suisse planche sur un réseau sécurisé de communications pour 2020

Les communes de la Broye vaudoise déplorent le retard en matière d'internet à haut débit. [Lukas Lehmann]
S'il obtient l'aval du Parlement, le réseau sécurisé pourrait voir le jour d'ici 2020. - [Lukas Lehmann]
Les autorités helvétiques veulent développer un réseau de télécommunications sécurisé dans les cinq ans à venir. Un système qui serait aussi mis à disposition des établissements bancaires.

Conformément à ce que qu'avait annoncé le conseiller fédéral Ueli Maurer fin octobre, la Suisse souhaite concrétiser son projet de réseau sécurisé de communications afin de limiter les intrusions du type de celles opérées par les services américains notamment (lire: Le Conseil fédéral prévoit de sécuriser ses communications).

Objecif: assurer la communication entre le gouvernement, le pouvoir militaire et les citoyens - quoi qu’il arrive. Cette mission classique de l’armée suisse passe désormais par un nouveau projet - le réseau de conduite national constitué de milliers de kilomètres de fibre optique tirée à travers le pays - qui devrait voir le jour d’ici 2020. Pour la première fois, Berne envisage d’ouvrir ce type d’infrastructures à des acteurs privés, et en particulier à la place financière.

"Politique de sécurité un peu privatisée"

Un exercice de cyberattaque réalisé l’an dernier avait mis au jour les risques immédiats liés à un dysfonctionnement de l’informatique bancaire. Sans informatique, plus de paiements, et si l’argent ne circule pas, le pays ne fonctionne plus.

"La politique de sécurité s’est, entre guillemets, un peu privatisée", explique André Duvillard, délégué au réseau national de sécurité. "Un certain nombre d’acteurs qui ne sont plus des acteurs étatiques doivent aussi être pris en compte dans les réflexions. Les banques en font évidemment partie."

Prévention contre le piratage

Coupé des autres réseaux du monde, cette sorte d’intranet helvétique devrait aussi permettre à ses utilisateurs de se prémunir contre l’espionnage et le piratage. Les usagers pourraient en outre s’en servir au quotidien et non seulement en temps de crise.

Le projet, qui exigerait des investissements de l’ordre de 200 millions de francs, pourrait voir le jour d’ici 2020. Il doit au préalable obtenir le feu vert du Parlement.

Linda Bourget et Adrian Arnold/gax

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