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La Suisse serait une plaque tournante pour l'export de "drogue du violeur"

Les quantités saisies excèdent largement les consommations personnelles supposées des fêtards, selon l'Office fédéral de la police. [Keystone]
Les quantités saisies excèdent largement les consommations personnelles supposées des fêtards, selon l'Office fédéral de la police. - [Keystone]
Les grandes quantités de GHB et GBL saisies par les autorités helvétiques en 2012, bien plus que la consommation des fêtards, laissent penser que la Suisse est une plaque tournante pour l'export de "drogue du violeur".

De grandes quantités des "drogues du violeur" GHB et GBL pourraient être exportées depuis la Suisse. Les volumes saisis par les forces de l'ordre demeurent en effet fortement supérieurs à la consommation estimée des fêtards.

La police et les douanes ont mis la main en 2012 sur 199 kilos et 43 litres de gamma-butyrolactone (GBL), produit à partir duquel le gamma-hydroxybutyrique (GHB) peut être fabriqué. Or, seuls 3,5 à 4% des fêtards consommant de la drogue disent recourir à ce produit, et une dose ne représente que quelques gouttes.

Situation géographique de la Suisse en cause

Alexander Bücheli, collaborateur à Infodrog, la Centrale nationale de coordination des addictions, estime qu'une grande partie du GBL importé en Suisse est ensuite transformée en GHB et réexportée.

"Personne ne veut l'avouer, mais on sait que la Suisse est une plaque tournante en matière de drogue, en raison de sa situation centrale en Europe", explique Christian Schneider. Les transactions se déroulent dans des cercles privés et sont donc difficilement accessibles.

ats/asch

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Indétectable après douze heures

Le GHB est connu depuis plusieurs années comme la "drogue du violeur". La plupart de ces agressions sexuelles ont toutefois peu de liens avec ce produit, qui n'est impliqué que dans 2-3% des délits sexuels liés aux drogues, selon des études européennes citées par Peter Menzi, responsable d'Infodrog.

L'alcool demeure le produit le plus important parmi les drogues du violeur, devant les mélanges de substances suivent. La proportion de GHB/GBL pourrait toutefois être plus élevée: cette drogue n'est détectable que dans les douze heures succédant sa consommation. Or, de nombreuses victimes ne se manifestent que bien plus tard.