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Le Conseil national balaie l'initiative pour un salaire minimum

Le syndicat Unia avait organisé une "flash mob" pour l'initiative syndicale pour un salaire minimum à 4000 francs le 13 septembre dernier à Lausanne. [Laurent Gillieron]
Pas moins de 335'000 personnes, surtout des femmes, gagnent moins de 4000 francs par mois en Suisse. - [Laurent Gillieron]
L'initiative de l'USS pour un salaire minimum de 4000 francs a été rejetée mercredi par le Conseil national. Le peuple sera appelé aux urnes en 2014.

L'initiative de l'Union syndicale suisse (USS) pour un salaire minimum de 4000 francs par mois a fait chou blanc au Parlement. Comme le Conseil des Etats, le National a appelé mercredi par 128 voix contre 59 au rejet de ce texte. Le peuple aura le dernier mot l'an prochain.

Inspirée d'exemples jurassien et neuchâtelois, l'initiative populaire "pour la protection de salaires équitables" veut encourager les conventions collectives de travail (CCT).

Salaire horaire minimum de 22 francs

Mais pour les secteurs où cela n'est pas possible, un salaire minimum de 22 francs de l'heure devrait être introduit, soit une rémunération mensuelle de 4000 francs pour 42 heures hebdomadaires. Ce seuil serait indexé à l'évolution des salaires et des prix.

Gauche et droite avaient passé des heures en début de session à se disputer sur ce texte, même si les jeux étaient faits.

ats/kkub

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Spectre de la délocalisation balayé par la gauche

Pour le camp rose-vert, l'initiative de l'USS doit permettre d'assurer un train de vie décent aux plus démunis des salariés. Pas moins de 335'000 personnes, surtout des femmes, gagnent moins de 4000 francs par mois. Le salaire minimum permettra en outre d'assurer aussi la prospérité de l'économie en renforçant le pouvoir d'achat des Suisses.

La gauche écarte le spectre d'une délocalisation des emplois en cas de victoire de l'initiative. Les bas salaires sont l'apanage de branches comme l'hôtellerie, le jardinage, la coiffure et l'agriculture et non pas des secteurs d'exportation.

Au contraire, le salaire minimal permettrait de rassurer les Suisses qui devront voter à plusieurs reprises sur la libre circulation des personnes avec l'Union européenne.

La droite évoque le chômage

Le camp bourgeois a fait bloc contre l'USS en invoquant une hausse du taux de chômage, ainsi que des salaires nivelés par le bas. La droite a également brandi la menace de la perte d'attractivité des apprentissages, rémunérés moins de 4000 francs par mois, et celle d'un plancher trop élevé par rapport aux 11,80 francs par heure en vigueur en France et aux 10,40 francs.