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La Pâquerette est "un modèle" de réinsertion, selon un expert

André Kuhn. [unine]
Sous-estime-t-on la dangerosité des détenus? / Le 12h30 / 4 min. / le 14 septembre 2013
Le programme genevois de resocialisation des délinquants, suivi par le meurtrier présumé d'Adeline, est un modèle du genre, affirme le criminologue André Kuhn à la RTS. Selon lui, pour un cas de dysfonctionnement, il y en a des milliers qui donnent de bons résultats.

Alors que la traque de Fabrice A. se poursuit, André Kuhn, professeur associé à l'Institut de criminologie et de droit pénal de l'Université de Lausanne, relève les bons résultats obtenus par le centre de sociothérapie La Pâquerette.

Présentée comme unique en Suisse par l'Etat de Genève, cette institution est "un modèle de prise en charge hautement individualisée et personnalisée des délinquants", affirme André Kuhn samedi dans le 12h30 de RTS La Première.

Rares dysfonctionnements

"Il y a des centaines, voire des milliers de cas dans lesquels ça marche. Il y a de temps en temps un cas dans lequel ça dysfonctionne, mais c'est ce cas-là que l'on va pointer du doigt", déplore le criminologue, qui espère que cette affaire ne remettra pas le modèle en cause.

Sur 7091 sorties dont ont bénéficié des détenus à Genève, seules cinq s'étaient soldées par des non-retour avant l'évasion tragique de Fabrice A., ont affirmé vendredi les autorités genevoises.

Préparer la sortie de prison

Fabrice A., le violeur récidiviste suspecté d'avoir tué jeudi son éducatrice lors d'une sortie autorisée avant de s'évader, était suivi par le centre La Pâquerette, situé dans l'enceinte de la prison de Champ-Dollon.

Ce dernier accueille des personnes condamnées à de lourdes peines qui sont atteintes de désordres graves de la personnalité. Il a pour mission de réapprendre à ces détenus la vie en société et préparer leur sortie de prison.

Lire aussi: Le violeur en fuite est une "bombe prête à exploser", selon une experte et Mandat d'arrêt européen lancé contre le meurtrier présumé en fuite

dk avec ats

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Travailler pour la société, non pour le détenu

"En Suisse romande, le système pénitentiaire et la psychiatrie devraient travailler plus étroitement ensemble. Comme c'est le cas du côté alémanique", relève samedi Benjamin Brägger, un expert dans le domaine carcéral.

En Suisse alémanique, "on travaille pour la société et non pour le détenu", affirme le chargé de cours aux universités de Berne et de Lausanne dans une interview à La Liberté.

A Genève, il existe pourtant une commission de dangerosité dans laquelle siègent des psychiatres et des représentants de la justice, selon le conseiller d'Etat Pierre-François Unger.

Cet organisme examine notamment les cas des criminels tels que Fabrice A. L'enquête administrative devra déterminer si l'évaluation a été faite correctement. Benjamin Brägger estime que ce n'est pas le cas.