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Hommage de la Confédération aux anciens enfants placés de force

La Confédération a reconnu en avril 2013 son rôle historique dans les enfants placés de force. [RTS]
La Confédération reconnaît son rôle historique dans les enfants placés de force dans des institutions / 19h30 / 2 min. / le 11 avril 2013
Une cérémonie en hommage aux anciens enfants victimes de placements forcés ou d'internements administratifs s'est tenue jeudi à Berne en présence de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.

"Ce jour n'est pas un jour facile". C'est en ces termes que la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a débuté jeudi à Berne son discours lors de la cérémonie de commémoration pour les anciens enfants placés de force. Une manifestation à laquelle ont également participé des victimes venues témoigner.

"Nous ne pouvons plus continuer à détourner le regard, car c'est précisément ce que nous avons fait pendant bien trop longtemps". "Au nom du gouvernement suisse, sincèrement et du fond du coeur, je vous demande pardon pour les souffrances qui vous ont été infligées", a ajouté la socialiste en charge du Département de justice et police.

Incarcérés sans jugement

Enfants placés, internés administratifs, stérilisés de force, personnes incarcérées sans jugement: les mesures administratives en vigueur jusque dans les années 1980 ont fait des milliers de victimes.

Les enfants étaient enlevés à leurs mères lorsqu'elles n'étaient pas mariées. A l'instar de Bernadette Gächter, venue raconter son histoire, certaines ont même été contraintes d'avorter ou de donner leur enfant à l'adoption.

"C'est une violation de la dignité humaine", a estimé la ministre de la justice. De nombreuses femmes et de nombreux hommes dans cette salle ont été maltraités physiquement et psychiquement, méprisés, humiliés ou abusés sexuellement, a-t-elle regretté.

Possibles réparations

La conseillère fédérale a également promis que cette cérémonie n'était pas une fin, mais un début.  L'ancien conseiller aux États Hansruedi Stadler (PDC/UR) sera ainsi chargé d'engager un processus qui permettra notamment d'aborder des questions d'ordre juridique, voire financier, a-t-elle expliqué.

Hansruedi Stadler convoquera d'ici quelques semaines une table ronde réunissant les personnes concernées et les organisations qui les représentent.

ats/olhor

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Des internements pour "paresse"

Pendant de nombreuses années, des personnes - souvent des jeunes adultes - étaient incarcérées dans des institutions ou des prisons suisses sans protection juridique, alors qu'elles n'avaient commis aucune infraction.

Elles étaient internées pour des causes telles que la "paresse", le "libertinage" ou l'"ivrognerie".

D'autres enfants étaient placés dans des familles, le plus souvent chez des paysans. Ils devaient parfois travailler dur et étaient maltraités.