Publié

La Suisse appelle ses ressortissants à quitter Benghazi, en Libye

Des militaires libyens aux abords du consulat américain à Benghazi. [AP - Mohammad Hannon]
A Benghazi, des soldats libyens surveillent un bâtiment américain après l'attentat du 11 septembre 2012 contre l'ambassadeur des Etats-Unis. - [AP - Mohammad Hannon]
La Suisse emboîte le pas de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et des Pays-Bas et demande à ses ressortissants de quitter la ville de Benghazi, en Libye. Les Occidentaux pourraient de nouveau y être la cible d'attaques terroristes.

La Suisse recommande aussi à ses ressortissants de quitter la ville de Benghazi, en Libye, suite aux menaces terroristes contre les Occidentaux. La Grande-Bretagne, l'Allemagne et les Pays-Bas ont fait de même jeudi. Tripoli juge injustifié ces appels au départ.

Le Département fédéral des affaires étrangères souligne sur son site Internet que la décision de quitter Benghazi est une décision personnelle. Il rappelle que les voyages en Libye ne devraient être entrepris qu'en cas de motif impératif et que les voyages touristiques sont déconseillés.

Dans la journée de jeudi également, le ministère britannique des Affaires étrangères avait demandé aux Britanniques de "partir immédiatement". Et de souligner: "Nous sommes maintenant au courant d'une menace spécifique et imminente contre les Occidentaux à Benghazi". "Nous ne pouvons pas faire de commentaire sur la nature de la menace", avait ajouté le ministère britannique.

Son homologue allemand a également appelé ses ressortissants à quitter "en urgence la ville et la région de Benghazi", dans une note d'information publiée sur son site Internet. "Des renseignements dont dispose le gouvernement fédéral établissent des risques concrets immédiats visant les citoyens occidentaux à Bengazi", selon ce document.

Vice-ministre libyen furieux

Aux Pays-Bas, un avis de voyage appellant à "ne pas voyager vers et à travers Benghazi" a été diffusé lundi et renforcé jeudi. Il déconseille aux Néerlandais de rester sur place.

Furieux, le vice-ministre libyen de l'Intérieur, Abdallah Massoud, a estimé que rien ne justifiait la mise en garde de Londres. "Nous reconnaissons qu'il y a des problèmes de sécurité à Benghazi et ceci depuis plusieurs mois. Mais il n'y a pas de nouvelles données qui puissent justifier cette réaction de Londres", a-t-il déclaré.

"Au contraire. Maintenant, nous sommes en train d'asseoir notre autorité dans l'Est et dans toute la Libye", a-t-il ajouté. Il a exprimé son "étonnement" vis-à-vis du ton "très musclé" utilisé par Londres.

agences/rber

Publié

Benghazi touchée par des violences

Berceau de la révolution ayant renversé le colonel Mouammar Kadhafi en 2011, Benghazi a été le théâtre récent de plusieurs explosions et d'une vague d'assassinats. Ces actes de violence ont notamment ciblé des diplomates étrangers.

Ce fut le cas par exemple avec l'attentat le 11 septembre 2012 contre le consulat américain qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur en Libye Chris Stevens.

Plus récemment, le 12 janvier, la voiture blindée du consul d'Italie Guido De Sanctis a été la cible d'une attaque à l'arme à feu. Le consul s'en est sorti indemne. Ces attentats sont généralement attribués aux islamistes radicaux, sévèrement réprimés sous Mouammar Kadhafi et qui tenteraient de se venger de leurs anciens bourreaux.