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La Suisse aura son programme national de lutte contre la pauvreté

La Suisse veut renforcer les efforts en matière de prévention et de lutte contre la pauvreté.
La Suisse veut renforcer les efforts en matière de prévention et de lutte contre la pauvreté.
Un projet national de lutte contre la pauvreté prévu pour une durée de cinq ans a été lancé lundi par le Département fédéral de l'intérieur. Il doit voir le jour d'ici le printemps prochain.

Un programme national de lutte contre la pauvreté en Suisse verra le jour. Le projet, prévu pour cinq ans, a été annoncé lundi par le Département fédéral de l'intérieur (DFI) après une table ronde sur la question à Berne. Neuf millions de francs sont consacrés au programme.

Le chef du DFI Alain Berset a rencontré les milieux concernés pour tirer le bilan des deux années passées depuis la Conférence nationale sur la pauvreté et discuter des prochaines étapes. Des représentants des cantons, des communes, des villes, des partenaires sociaux, des organisations non gouvernementales et des personnes directement touchées étaient présents.

Mise sur pied d'ici au printemps 2013

Les participants se sont accordés sur la nécessité de renforcer les efforts en matière de prévention et de lutte contre la pauvreté, a indiqué le DFI dans un communiqué. Même si, ces deux dernières années, toutes les institutions et organisations impliquées ont mis en oeuvre des mesures variées, il est encore nécessaire d'agir.

D'ici au printemps prochain, le DFI élaborera un projet, qu'il soumettra au Conseil fédéral pour les années 2014 à 2018.

Priorité sur la formation

Le programme mettra la priorité sur la formation: les enfants et les jeunes socialement défavorisés doivent pouvoir renforcer leurs ressources afin de subvenir à l'avenir à leurs propres besoins. A cette fin, les mesures doivent s'étendre de la petite enfance à l'obtention d'un diplôme professionnel.

Par ailleurs, les adultes peu formés doivent également être soutenus afin d'obtenir eux aussi un diplôme professionnel. Les autres champs d'action du programme seront entre autres l'insertion professionnelle et l'intégration sociale.

Des forces limitées

En raison de la répartition des compétences en matière de lutte contre la pauvreté, la Confédération ne dispose que d'une marge de manoeuvre limitée, précise le DFI. Pour cette raison, elle concentre son engagement sur le soutien à ses partenaires, par exemple en rassemblant les informations sur les mesures existantes et les rendre accessibles ou évaluer les mesures prometteuses et les faire connaître.

Les institutions invitées par le ministre des affaires sociales Alain Berset saluent le projet de la Confédération.

ats/hend

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Appel au Parlement

Alors que le Conseil fédéral a reconnu la portée du problème, estime l'organisation Caritas, le Parlement continue de ne pas utiliser ses compétences pour lutter contre le phénomène.

Le refus par les Chambres d'octroyer des prestations complémentaires pour familles a été une mauvaise décision, critique Caritas. Le Parlement doit reprendre le thème de la garantie du minimum vital pour les enfants et les familles, demande l'organisation.

Pour elle, la loi doit être alignée sur les prestations cantonales les plus progressistes, comme Genève. Le cadre financier proposé pour le programme fédéral - 1,8 million de francs par an, selon Caritas - est "bien modeste" au vu de l'ampleur de la pauvreté en Suisse.

De son côté, Travailsuisse réclame une offensive en matière de rattrapage de formation et une augmentation substantielle des allocations familiales.

600'000 pauvres en Suisse

Selon le rapport sur la pauvreté en Suisse publié par l’Office fédéral de la statistique (OFS) mercredi dernier, le pays comptait 600'000 pauvres (7,9%) en 2010, soit 70'000 de moins qu’en 2008.

Le seuil moyen de pauvreté était quant à lui d’environ 2250 francs par mois pour une personne seule et de 4000 francs pour un ménage de personnes avec deux enfants.

Selon l’OFS, la Suisse comptait plus d’un million de personnes à risque de pauvreté en 2010. Le seuil de risque de pauvreté était, pour une personne seule, d’environ 2350 francs par mois.