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Le PLR rejette l'initiative Minder sur les salaires abusifs

Le conseiller aux Etats indépendant Thomas Minder (au centre) a plaidé en vain lors de l'assemblée du PLR.
Le conseiller aux Etats indépendant Thomas Minder (au centre) a plaidé en vain lors de l'assemblée du PLR.
Réunis samedi à Thoune, les délégués du Parti libéral-radical a recommandé un rejet de l'initiative Minder sur les salaires abusifs pour lui préférer le contre-projet du Parlement.

Le contre-projet à l'initiative contre les salaires abusifs permettra de lutter plus efficacement contre les excès de certains managers et de protéger des emplois en Suisse. Les délégués du PLR invitent les citoyens à le soutenir et à rejeter l'initiative Minder le 3 mars prochain.

Réunis en assemblée à Thoune (BE), ils ont rejeté samedi par 236 voix contre 8 l'initiative populaire "contre les rémunérations abusives". Ils ont approuvé le contre-projet par 233 voix contre 4.  Ce texte "n'est pas la bonne réponse", selon le président du parti Philipp Müller.

Thomas Minder plaide en vain

La majorité a estimé que l'initiative de l'entrepreneur schaffhousois Thomas Minder restreint trop la liberté des entreprises, menace les emplois et n'offre pas les bonnes réponses au problème des abus de certains patrons. La révision de loi élaborée par le Parlement comme contre-projet indirect reprend 80% du contenu de l'initiative, a estimé la conseillère nationale uranaise Gabi Huber, cheffe du groupe parlementaire. Ce texte offre assez de liberté aux entreprises tout en donnant aux actionnaires le moyen de remédier aux excès si nécessaire.

Présent à Thoune, Thomas Minder a plaidé en vain pour son initiative. En l'acceptant, le PLR pourrait améliorer son image, a-t-il lancé sans succès. Selon lui, le contre-projet ne reprend que 38% de ses revendications. Plusieurs pays, comme la Suède, la Hollande ou le Danemark punissent déjà pénalement les excès, comme le demande l'initiative, a souligné le Schaffhousois. Il ne faut pas seulement interdire des choses aux entreprises, mais leur donner des libertés, a répondu la conseillère nationale Christa Markwalder (BE).

Contre l'échange automatique d'informations

Les délégués ont aussi adopté  à la quasi-unanimité une résolution qui réitère leur opposition à l'échange automatique d'informations. Selon eux, le Conseil fédéral doit conclure le plus vite possible avec plusieurs pays des accords fiscaux introduisant l'impôt libératoire.

Si le Parlement allemand devait rejeter l'accord fiscal germano-suisse, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2013, les délégués "refuseront tout changement" du texte en faveur de l'Allemagne, souligne la résolution adoptée samedi. La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) a dit à plusieurs reprises qu'en cas de refus, le traité ne serait pas renégocié et qu'on en resterait au statu quo.

La Chambre basse du Parlement allemand a adopté l'accord jeudi. Par contre, le texte risque d'essuyer un refus le 23 novembre à la Chambre des Länder, dans laquelle la gauche, opposée à l'accord, est majoritaire.

ats/boi

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