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De l'Europe à l'asile en passant par l'armée, les grands combats de l'ASIN

Christoph Blocher est l'une des figures de proue de l'ASIN.
Christoph Blocher est l'une des figures de proue de l'ASIN.
L'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) n'est pas parvenue à récolter assez de signatures contre les accords Rubik. Le groupement est-il en perte de vitesse? Retour sur les combats menés depuis 1986, depuis les grands succès des débuts aux revers de ces dernières années.

2012 - Echec de la récolte de signatures contre Rubik

L'ASIN a lancé en juin 2012 son référendum contre les accords fiscaux avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Autriche. Pour le groupement, il n'est pas admissible que la Suisse récolte des impôts pour d'autres pays. Les signatures sont déposées fin septembre mais des doutes apparaissent très vite sur leur nombre exact. Il s'avère qu'il manque 1500 paraphes. Plus de détails ici: Le référendum contre les accords fiscaux Rubik a échoué


2012 - Initiative en faveur de la neutralité en cours

L'ASIN a lancé début septembre 2012 sa deuxième initiative (après "La parole au peuple") visant à inscrire la neutralité dans la Constitution fédérale. Le texte prône une "neutralité armée perpétuelle" et un engagement de l'armée à l'étranger uniquement en cas de catastrophe.


2012 - Rejet massif de "La parole au peuple"

Cette année, l'ASIN a présenté sa première initiative populaire, "Accords internationaux: la parole au peuple!", qui visait à soumettre au vote du peuple tous les traités portant sur "des domaines importants". Mais le groupement n'a pas réussi à convaincre, même au sein de ses propres membres et de l'UDC. Lors de la votation de juin, le rejet au texte a atteint 75,2% et tous les cantons ont dit "non". Principales critiques: le coût et le nombre des votations supplémentaires à organiser et la difficulté de définir les "domaines importants".


2008  - Non aux "naturalisations démocratiques"

En 2004, l'ASIN se lance dans la récolte de signatures en faveur de l'initiative "pour des naturalisations démocratiques", qui ouvrait la voie à des naturalisations mises au vote. Le texte en rejeté par le peuple et les cantons le 1er juin 2008.


2005 - Insuccès pour Schengen/Dublin

Dès 2003, l'ASIN se prononce contre les accords de Schengen/Dublin, qui abolissent notamment les contrôles aux frontières des Etats membres. En compagnie de l'UDC et d'autres associations, elle lance un référendum pour que le peuple se prononce. Le 5 juin 2005, les Suisses acceptent par 54,6% l'association de la Suisse à l'espace Schengen. L'ASIN demande au Conseil fédéral un retrait de la demande d'adhésion de la Suisse à l'Union européenne.


2002 - Revers dans le droit d'asile

Le groupe s'engage en faveur de l'initiative populaire lancée par l'UDC "contre les abus dans le droit d'asile". Le texte propose des mesures visant à diminuer l'intérêt de la Suisse pour les requérants. Le 24 novembre 2002, l'initiative est acceptée par les cantons mais rejetée par le peuple (50,1% de non).


1999 - Contre l'engagement au Kosovo, mais en vain

Le contingent de la Swisscoy est présent au Kosovo au sein de la KFOR depuis fin 1999. L'ASIN s'est toujours opposée à cet engagement, qu'elle considère comme contraire à la neutralité helvétique. Le groupe, via ses membres UDC aux Chambres, s'est notamment battu contre le renouvellement de la mission au Kosovo. Mais en vain. Les Chambres ont dernièrement accepté l'engagement jusqu'à fin 2014. Et le contingent pourra même être augmenté dès janvier 2013 (actuellement 220 hommes).


1992 - Jour de gloire contre l'EEE

En 1992, l'ASIN est un fer-de-lance dans la lutte contre l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen (EEE). Elle argue que cela signifierait la fin de l'indépendance, de la neutralité et de la démocratie directe de la Suisse. Le 6 décembre 1992, le peuple rejette de peu le projet d'adhésion. La votation oppose villes et campagnes et Romands et Alémaniques. L'ASIN s'est depuis battue contre tous les projets d'adhésion de la Suisse à l'Europe et à l'Union européenne.

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1989 - Succès contre le GSsA

L'Action pour une Suisse indépendant et neutre combat l'initiative pour la suppression de l'armée, lancée par le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), qui sera finalement rejetée par le peuple. Plus largement, l'ASIN combat tous les projets visant à réduire les effectifs, l'équipement ou les tâches de l'armée. Elle prône une "défense militaire indépendante" afin de garantir la souveraineté de la Suisse.  


1986 - Le rejet de l'ONU, une idée fondatrice

Comme elle l'explique, l’ASIN "puise ses racines dans le Comité de votation contre l'adhésion de la Suisse à l’ONU". Le groupe se mobilise, en compagnie de l'UDC, contre le projet d'adhésion de la Suisse à l'ONU. Les opposants évoquent une "mise sous tutelle" du pays. Avec succès pour la votation de 1986: le peuple rejette le projet par plus de 75% des voix. Mais l'adhésion est finalement acceptée en 2002 avec 54,6% des suffrages. La Suisse vient d'ailleurs de célébrer les dix ans de sa participation aux Nations Unies.

Cécile Rais

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