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Genève: la traversée du lac refait surface

L'option retenue prévoit une liaison des deux rives entre le Vengeron et Pointe-à-La-Bise. Un raccordement souterrain au réseau autoroutier français passant par Choulex, Puplinge et Thônex est aussi prévu. [Etat de Genève]
L'option retenue par le canton prévoit une liaison des deux rives entre le Vengeron et Pointe-à-La-Bise. - [Etat de Genève]
Le Conseil d'Etat genevois est persuadé de la nécessité de réaliser une traversée autoroutière du lac d'ici à 2030. Dans un rapport de faisabilité publié lundi, il chiffre le coût total de l'ouvrage entre 3,1 et 3,7 milliards de francs suivant les options choisies. Celle d'un pont est privilégiée.

Une traversée lacustre améliorerait énormément la circulation dans la région genevoise, a souligné le conseiller d'Etat Mark Muller, lors 'dune conférence de presse lundi. Cette solution serait nettement plus bénéfique en matière de trafic qu'un élargissement de l'autoroute de contournement, actuellement à l'étude à l'Office fédéral des routes (OFROU).

Reste maintenant au canton de Genève à convaincre la Confédération de la pertinence de ce point de vue. "Comme nous sommes en présence d'un tracé autoroutier", Berne aura le dernier mot que ce soit au niveau politique ou pour les questions ayant trait au financement, a rappelé Mark Muller.

Rendez-vous avec Doris Leuthard

Le gouvernement genevois a écrit à la conseillère fédéral Doris Leuthard. Une délégation devrait aussi rapidement rencontrer la cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) afin de lui présenter l'étude de faisabilité.

Le canton aimerait au final que son projet de traversée lacustre soit soumis aux Chambres fédérales. Mark Muller s'est dit assez optimiste sur les chances de succès, tout en étant conscient de la concurrence féroce que se livrent les régions du pays pour obtenir les faveurs de Berne en matière d'infrastructures nationales.

Si rien n'est fait, en 2030, l'autoroute de contournement de Genève court à l'asphyxie. Sa capacité maximale actuelle de 80'000 véhicules par jour sera largement dépassée, puisque les projections tablent sur 115'000 véhicules par jour. La traversée lacustre permettrait de ramener ce chiffre à 70'000 véhicules par jour.

L'élargissement de l'autoroute de contournement est actuellement étudiée par la Confédération pour éviter cette paralysie programmée. Les travaux s'annonceraient toutefois difficiles, car le tracé comporte beaucoup d'ouvrages d'art, a relevé Mark Muller. Le coût d'un tel projet a été estimé à Berne à 1,2 milliard de francs.

Raccordement souterrain à la France

Pour le Conseil d'Etat genevois, mieux vaudrait que ce montant serve à la réalisation d'une traversée du lac. L'option retenue par le canton prévoit une liaison des deux rives entre le Vengeron et Pointe-à-La-Bise. Un raccordement souterrain au réseau autoroutier français passant par Choulex, Puplinge et Thônex est aussi prévu.

Bien qu'aucune décision n'ait été prise et que tout reste envisageable, le gouvernement a une préférence pour la solution du pont. Le tunnel coûterait plus cher, serait plus compliqué à réaliser et poserait des problèmes tant au niveau de la sécurité, que sur le plan de l'environnement, a relevé Mark Muller.

Pour le financement de l'ouvrage, la mise sur pied d'un partenariat public-privé n'est a priori pas écartée. Les médias genevois avaient récemment fait part de l'intérêt d'investisseurs qataris. Une solution qui conduirait toutefois à la mise en place d'un péage. "Il ne s'agit pas de mécènes", a rappelé Mark Muller.

ats/cht

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L'ATE s'oppose au projet

Dans un communiqué, l'Association transports et environnement (ATE) a dit s'opposer "fermement à ce nouveau projet".

Selon elle, cette traversée du lac "ne fera qu'augmenter le nombre de véhicules motorisés arrivant au centre ville".

L'ATE préconise des transports publics de haute qualité pour résoudre les problèmes de trafic.