Etats généraux sur la violence des jeunes
La violence augmente, tout le monde le dit, mais personne n'arrive à mesurer le phénomène. La conseillère d'Etat vaudoise Jacqueline de Quattro a présenté vendredi à Lausanne les Etats généraux sur la montée de la violence.
Seuls les jugements et les plaintes sont recensés; il est donc
difficile de cerner l'ampleur du phénomène, a souligné la
conseillère d'Etat vaudoise. La cheffe du Département de la
sécurité (DSE) s'exprimait devant 350 experts, scientifiques et
politiciens réunis à Dorigny.
Si les spécialistes présents sur place ne se sont pas forcément
montrés d'accord sur les chiffres, ils ont constaté que la violence
a changé, qu'elle devient de plus en plus gratuite. Le président du
Tribunal des mineurs vaudois, Alain Meister, a notamment déploré
une spectaculaire augmentation d'atteintes contre l'intégrité
sexuelle.
Trop d'alcool
Les multirécidivistes inquiètent aussi beaucoup les experts.
Entre 2 et 4% des délinquants sont responsables de la moitié des
délits. La société se retrouve démunie face à ces gens en rupture
complète, a relevé Jacqueline de Quattro.
Autre grave phénomène constaté partout en Europe, l'augmentation
significative de la consommation d'alcool. De même, la consommation
de médias violents dès le plus jeune âge banalise la violence,
voire glorifie ses représentants, donnant de fausses valeurs aux
jeunes.
Donner des valeurs
C'est pourquoi il est important pour les parents de leur donner
un cadre éducationnel et de leur transmettre des valeurs comme le
respect, a plaidé la cheffe du DSE. Si ce n'est pas possible à la
maison, l'école ou des groupes, par exemple sportifs, doivent
prendre le relais, car une bonne intégration des adolescents est
primordiale.
La conseillère d'Etat Anne-Catherine Lyon a souhaité plus de
données objectives. Personne n'a pu définir ce qu'est un jeune, a-t
elle notamment relevé. Pour elle, l'urgence absolue est de protéger
les mineurs.
ats/lan
Publié
Manque de statistiques
Les statistiques sur la violence sont lacunaires, a admis Jean Luc Vez, directeur de l'Office fédéral de la police. Berne disposera de moyens de mesure améliorés et de nouvelles données d'ici la fin 2008.
Sur les 5700 interventions du Service de protection vaudois de la jeunesse, seuls 100 découlaient de délits. Les autres faisaient suite à des maltraitances venant très souvent des proches.
Nouvelle journée
Une deuxième journée de travail suivra ces Etats généraux, sans doute l'année prochaine.
Dans l'intervalle, des groupes de travail interdisciplinaires seront mis en place, a annoncé Jacqueline de Quattro.
La conseillère d'Etat avait annoncé la tenue de ces assises suite aux émeutes qui avaient éclaté lors de la venue de Christoph Blocher au Comptoir suisse l'an dernier à Lausanne.