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Filippo Lombardi risque la prison

Le PDC tessinois a confirmé son soutien à Filippo Lombardi
Le PDC tessinois a confirmé son soutien à Filippo Lombardi
Le Ministère public tessinois a émis mardi un mandat de répression contre le conseiller aux Etats Filippo Lombardi. Reconnu coupable de faux dans les documents et conduite en état d'ivresse, il risque 15 jours de prison.

Filippo Lombardi a été mis à l'amende et un précédent sursis lui
a été révoqué. La première accusation contre le conseiller aux
Etats démocrate chrétien concerne une affaire remontant à 1995
lorsque Filippo Lombardi, 50 ans, dirigeait le quotidien «Giornale
del Popolo.



Avec neuf de ses collaborateurs également frappés de mandats de
répression (ordonnance pénale), Filippo Lombardi avait «gonflé» le
tirage de son journal, indiquant 2000 exemplaires supplémentaires
pour l'année 1994.



Pour ce délit, et en tenant compte du temps écoulé, le Ministère
public a condamné le politicien à une peine de 60 jours-amende pour
un total de 21'600 francs.

Sursis révoqué

Les accusations de conduite en état d'ivresse et infraction aux
normes sur la circulation routière ont trait à un accident survenu
à Horgen (ZH) le 7 avril 2005. Filippo Lombardi avait perdu la
maîtrise de sa puissante voiture et touché un autre véhicule qui
circulait normalement. Le conseiller aux Etats avait fini sa course
contre une barrière.



Le Ministère public a indiqué que le politicien circulait en état
d'ivresse et s'est probablement assoupi. Il l'a condamné à une
amende de 3000 francs et a révoqué le sursis sur une peine de 15
jours de détention prononcée en 2001 à Berne.

Opposition au mandat de répression

Dans un communiqué de diffusé mardi, Filippo Lombardi a indiqué
qu'il s'opposera au mandat de répression. Procédure simplifiée,
s'il est reconnu par l'inculpé, le mandat de répression ou
ordonnance pénale est assimilé à «un jugement passé en
force.»



En cas d'opposition, un procès doit avoir lieu devant un tribunal
correctionnel. En fait, Filippo Lombardi reconnaît l'accusation de
faux tirage du «Giornale del Popolo» mais précise que l'accident de
voiture du 7 avril 2005 n'était pas dû à un «coup de sommeil» mais
à un «malaise.»



Interrogé par l'ATS, Filippo Lombardi a confirmé sa version du
«malaise d'origine cardiaque» et a rappelé que, quelques jours
après l'accident, il avait été hospitalisé pour une opération aux
voies coronaires.



agences/tac

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Soutien cantonal

Filippo Lombardi a relevé qu'il voulait briguer une nouvelle candidature au Conseil des Etats cet automne et ceci bien qu'il sache que son dossier judiciaire n'est pas encore clos.

Il s'en était excusé auprès de ses concitoyens et était prêt à se soumettre au verdict des urnes.

Le politicien a également rappelé que la composition des listes électorales revenait en premier lieu aux organes compétents de son parti.

«Les faits qui me sont reprochés ne m'empêchent pas de continuer à servir les intérêts de mon pays avec passion et conscience. Je suis à disposition de mon parti qui prendra sa décision.»

Dans un communiqué diffusé mardi soir, la direction du PDC tessinois a indiqué qu'elle «confirmait son soutien politique» à Filippo Lombardi. Elle entend le proposer une nouvelle fois au comité cantonal comme candidat au Conseil des Etats.

Selon un accord passé en 2005, d'éventuelles conséquences au niveau politique ne deviendront effectives qu'en cas de décision de justice définitive comportant une peine privative de liberté, rappelle le communiqué.

Longue série d'amendes

En février 2002, le Tessinois avait été pincé à une vitesse de 69 km/h au lieu de 50 km/h. En avril 2003, il avait écopé d'un retrait de permis de 22 mois après avoir roulé à 115 km/h au lieu de 80 km/h. Quatre retraits de permis lui avaient déjà été infligés de 1978 à 1999.