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Battre sa femme pour avoir un garçon, la thèse aberrante d'un journal russe

Comment prévenir la violence domestique? [Fotolia - Dan Race]
Selon l'étude citée par l'article, les compagnes d'hommes violents donneraient plus souvent que les autres naissance à des garçons. - [Fotolia - Dan Race]
Alors qu'une loi dépénalisant les violences conjugales vient d'être promulguée, un journal russe a eu une façon originale de la justifier: les femmes battues auraient plus de chances de donner naissance à des garçons.

L'un des journaux les plus lus en Russie, Komsomolskaya Pravda, a publié la semaine passée un article pour le moins polémique alors qu'une loi dépénalisant les violences conjugales venait d'être adoptée, rapporte en anglais The Moscow Times.

>> Lire : Les députés russes votent la dépénalisation des violences domestiques

Le texte, publié dans la rubrique "science" du journal évoque des "recherches" qui démontreraient que les femmes en couple avec des partenaires violents auraient davantage de chances d'avoir des fils.

"Avantage non négligeable"

"Une nouvelle étude scientifique donne aux épouses d'hommes colériques de nouvelles raisons d'être fières de leurs bleus: les biologistes confirment que les femmes battues ont l'avantage non négligeable d'avoir plus de chances de donner naissance à des garçons", écrit l'auteur de l'article, selon la traduction du Moscow Times.

Mise à jour, 9 février 2017: depuis la première version du texte qui a suscité de nombreuses réactions indignées, l'article a été réécrit et le passage mentionné ci-dessus n'y figure plus. L'auteur prend désormais ses distances avec l'étude qu'il qualifie de "cynique", et précise que la violence faites aux femmes est "illégale" et "immorale".

L'étude en question est bien réelle mais elle n'est pas nouvelle puisqu'elle date de 2006. On la doit à Satoshi Kanazawa, un psychologue évolutionniste à la méthodologie douteuse, dont de nombreux travaux ont été taxés de racisme et/ou discrédités.

Pauline Turuban

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Vladimir Poutine a promulgué la loi mardi

Adoptée à une écrasante majorité par les députés russes à la fin de janvier, la loi plébiscitée par le pouvoir et l’Eglise orthodoxe qui dépénalise les violences domestiques a été promulguée mardi par le président russe.

Le texte réduit l’arsenal judiciaire dont disposent les victimes et les peines encourues par leurs agresseurs. Il allège les peines pour les violences commises au sein du cercle familial, commuant les deux ans de prison jusque-là encourus en simple amende, sauf en cas de violences graves ou de récidive.

Cette loi a suscité de nombreuses critiques de militants russes des droits humains qui jugent qu’elle sape la lutte contre les violences domestiques, et a provoqué un débat à l’échelle nationale en Russie. (afp)

Violence contre les femmes endémique en Russie

Selon l’agence nationale des statistiques, 49'579 affaires de violences domestiques ont été recensées en 2015, dont 35'899 impliquant des violences contre une femme. Quelque 7500 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon en 2015, affirme l’association ANNA, qui vient en aide aux femmes victimes de violences. (afp)