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"Planète bleue", époustouflante plongée dans les secrets des océans

Pour "Planète bleue", la BBC a utilisé des techniques de tournage innovantes.
Pour "Planète bleue", la BBC a utilisé des techniques de tournage innovantes.
Subtil alliage d'images somptueuses et de savoir scientifique, porté en français par la voix de l'humoriste et comédien François Morel, le documentaire "Planète bleue", dont la RTS propose deux épisodes, est à couper le souffle.

"Voyage au coeur des océans"*, diffusé vendredi (et à revoir ci-dessus), regroupe des séquences aussi variées que fascinantes tournées des eaux polaires aux atolls tropicaux à travers 39 pays. Pour cela, des techniques d'avant-garde ont été utilisées, comme ces mini-caméras à très haute définition fixées sur le dos des cétacés. De quoi mesurer - et de près! - la puissance de la nageoire d'une baleine à bosse dans les eaux de Norvège, apprenant au passage qu'elles avalent 100 kilos de poisson en une bouchée.

Renouvelant le genre animalier, la BBC n'a pas lésiné sur les moyens. Ses plongeurs ont passé 6000 heures sous l'eau, travaillant avec des marins et des scientifiques du monde entier. Il a fallu quatre ans, dont deux ans et demi uniquement à filmer, pour réaliser ce nouveau chef d'oeuvre.

Ballet hypnotique

Cet investissement se ressent d'autant que la qualité des plans est appuyée par une narration efficace qui conduit le plus réticent des spectateurs à se passionner pour le ballet hypnotique des raies au-dessus de la mer de Cortès, au Mexique, ou parmi les planctons fluorescents.

On se surprend à frémir pour ce pauvre oisillon déployant ses ailes pour la première fois à fleur d'eau, ignorant le regard attentif - posé sur lui - des carangues à grosse tête, un poisson assez malin pour calculer l'altitude, la trajectoire et la vitesse de sa proie.

Comme posées sur l'eau, les caméras permettent de saisir ce qui se passe dessous et dessus, rendant compte de formidables et insoupçonnées interactions entre mondes marin et terrestre. On s'amuse avec les poissons clowns; on partage l'intimité du mérou, prêt à risquer sa vie pour se reproduire malgré la menace des requins alentour; on découvre avec curiosité le labre à tête de mouton, un gros poisson vu au Japon dont certaines femelles se transforment après quelques années en... mâle.

Autant d'anecdotes qui font de "Planète bleue" un documentaire unique. Un régal pour les yeux qui nourrit l'esprit et ne manquera pas d'alimenter la fibre écologique de chacun face à l'équilibre si fragile des océans, qui recouvrent - rappelons-le - 70% de la surface de la Terre.

Juliette Galeazzi

* Le second épisode "Dans le secret des profondeurs" sera diffusé sur RTS Deux le 6 avril à 21h00

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