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En Suède, la transparence des données au service de l'immobilier

On nous dit rien! (vidéo) - Immobilier, la révolution de l'open data
On nous dit rien! (vidéo) - Immobilier, la révolution de l'open data / La Matinale / 3 min. / le 21 mars 2018
Un éditeur suédois a lancé un robot qui puise dans les informations du registre foncier et alerte l'utilisateur lorsqu'une vente immobilière a eu lieu dans son quartier. Difficilement envisageable en Suisse.

Les applications de petites annonces, comme Homegate ou Immoscout, sont très populaires pour s'informer sur le marché immobilier. Mais parfois, l'utilisateur souhaiterait en savoir un peu plus, par exemple, quels sont les biens qui ont été vendus près de chez lui, à qui et à quel prix.

En Suisse, on ne trouve pas encore de site qui propose ce genre de service, mais c'est le cas en Suède. C'est d'ailleurs l'un des principaux éditeurs de presse suédois, MittMedia, qui l'a lancé il y a quelques mois.

Générateur d'articles

Intitulé Homeowner, le service fonctionne grâce à un robot qui puise dans les informations du registre foncier et génère automatiquement un article à chaque fois qu'une maison est vendue quelque part en Suède. Il produit un texte qui donne la description de la maison, l'adresse, le prix, des infos sur l'acheteur et sur le vendeur, etc.

Le robot va ensuite envoyer une notification à l'utilisateur s'il voit que la transaction a eu lieu près de chez lui.

"Les articles publiés par notre robot immobilier arrivent en tête de toutes nos listes. Depuis qu'on a lancé ce service en septembre 2017, 10'000 articles ont été écrits et ils sont les plus consultés par nos utilisateurs payants", affirme Li L'Estrade, responsable du développement de contenu chez MittMedia, dans une vidéo promotionnelle.

Impossible légalement en Suisse

Les Suédois ont une culture de la transparence que la Suisse n'a sans doute pas. D'ailleurs, d'un point de vue légal, un tel système ne pourrait actuellement pas exister en Suisse, simplement parce que les informations du registre foncier ne sont pas en libre accès. Si l'on souhaite savoir combien son voisin a payé sa villa, il faut se déplacer jusqu'au bureau du registre, déposer une demande, la motiver parfois... et la payer.

Mais tout cela est peut-être appelé à évoluer, avec la révolution de l'"open data", soit l'idée d'avoir le plus de données possible en libre accès, et donc le plus de transparence possible.

Les administrations ont conscience de cette tendance et sont en train de réfléchir à la manière de faciliter l'accès aux informations immobilières.

Aujourd'hui, par exemple, même en étant abonné à une Feuille d'Avis officielle, il est assez difficile de savoir s'il y a des projets de construction près de chez soi. Mais d'ici quelques années, on pourrait imaginer que l'administration envoie un "push" à un abonné quand il y a une mise à l'enquête dans son quartier.

Les médias régionaux pourraient aussi décider d'offrir ce genre d'information à leurs lecteurs en utilisant les données de l'administration, un peu comme le font les médias suédois.

Renaud Malik/jvia

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