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La production d'antibiotiques jugée catastrophique pour l'environnement

L'association MfE souhaite des antibiotiques plus "verts".
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Des standards environnementaux à la production d'antibiotiques / CQFD / 9 min. / le 29 août 2017
Une association de médecins exige que la Confédération conditionne les autorisations de vente des antibiotiques, pour la plupart produits dans des pays asiatiques, au respect de standards environnementaux.

La demande émane de l’Association des médecins en faveur de l’environnement, basée à Bâle. Celle-ci juge "catastrophiques" les conditions de production d’antibiotiques vendus sur le marché suisse, mais essentiellement fabriqués en Inde et en Chine, relate l'émission CQFD de la RTS.

Il y a trois mois, la chaîne de télévision allemande ARD a réalisé un reportage dans la ville indienne d’Hyderabad, considérée comme l'"usine mondiale des antibiotiques". Par des analyses, ils ont constaté que les usines déversaient leurs eaux usées dans l'environnement, sans les nettoyer.

La biorésistance, une menace mondiale

"Ces eaux contiennent des antibiotiques, qui font que les bactéries dans l'eau deviennent super résistantes", explique Martin Forter, directeur de l'Association des médecins en faveur de l'environnement, qui pointe le risque que des voyageurs importent ces super bactéries.

Or, les infections provoquées par des bactéries résistantes aux antibiotiques sont considérées comme une "menace majeure pour l'humanité" par l'Organisation mondiale de la santé. Quelque 700'000 personnes en meurent par année actuellement et les prévisions évoquent 10 millions de morts annuels dès 2050.

Conditions de production peu contrôlées

La Confédération a défini une stratégie antibiorésistance suisse, mais presque aucune mesure concrète ne concerne les conditions de production, déplore Martin Forter.

Son association exige donc que les entreprises qui produisent pour le marché suisse apportent les preuves à Swissmedic qu'aucune substance active n'est rejetée dans l'environnement, notamment dans l'eau ou sous forme de déchets solides. "Et s'il n'est pas possible de prouver que la production est propre, alors on retire l'autorisation", conclut Martin Forter.

jvia

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