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Moins de cambriolages grâce à l'évolution de l'analyse des empreintes

Pierre Margot. [UNIL]
Pourquoi le nombre de cambriolages en Suisse n'a jamais été aussi bas? / Le Journal du matin / 8 min. / le 28 mars 2017
Le nombre de cambriolages a fortement baissé en Suisse depuis les années 1980, notamment grâce à l'évolution des techniques d'enquête et d'analyse des traces, selon Pierre Margot, spécialiste des empreintes digitales.

L'an dernier, 36'000 cambriolages ont été recensés en Suisse, contre un total de plus du double dans les années 1980. En cause, l'évolution des techniques d'enquête. Pierre Margot, ancien directeur de l'Ecole des sciences criminelles de l'Université de Lausanne, s'était notamment rendu compte que les cambriolages augmentaient considérablement après le passage à l'heure d'hiver.

>> Explications sur le cambriolage dit "du crépuscule" dans le 19h30, en novembre dernier :

Un cambriolage dit «du  crépuscule» augmente de façon spectaculaire en hiver
Un cambriolage dit «du crépuscule» augmente de façon spectaculaire en hiver / 19h30 / 3 min. / le 23 novembre 2016

Repérer les séries

"Par le passé, on analysait un cambriolage en tant qu'événement criminel sans trop se préoccuper des cas qui se déroulaient à proximité. Or, les criminels ne font rarement qu'un cas. Désormais, on cherche à suivre des traces qui permettent de trouver les régularités dans leur activité, afin de réussir à l'interrompre", a-t-il expliqué dans le Journal du matin de la RTS.

Le spécialiste de la dactyloscopie et auteur d'un ouvrage sur la question reconnaît que ces actes criminels ont baissé "dans une certaine mesure" grâce à sa découverte. "Mais de manière générale, les statistiques criminelles ont diminué dans le monde occidental, malgré l'ambiance politique que l'on a autour de l'insécurité", nuance-t-il.

"Multitraces"

Une grande majorité des cambriolages reste pourtant non élucidée. "Quand on interrompt une série, dès le moment où l'on peut imputer trois ou quatre cas au criminel, cela suffit pour l'envoyer au tribunal. Tous les autres cas restent non résolus, mais l'auteur est derrière les barreaux", analyse Pierre Margot.

Une trace de chaussure peut être tout aussi importante qu'un profil ADN ou une empreinte digitale.

Pierre Margot, ancien directeur de l'Ecole des sciences criminelles de l'Université de Lausanne

"Il n'y a pas de trace qui marche mieux pour résoudre un cas. On ne choisit pas ce que les criminels laissent sur les lieux! Il faut être 'multitraces", ajoute-t-il.

Pierre Margot estime toutefois qu'il reste des progrès à faire, notamment sur la formation et l'introduction de systèmes de gestion de l'information, par exemple pour lier les cas entre eux. "En Suisse, on est maintenant capables de trouver des relations intercantonales entre les délits", souligne-t-il.

jvia

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