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La migraine, le mal de tête mystérieux qui rend fous ceux qui en souffrent

Migraine de folie [Fotolia - ALDECAstudio]
Migraine de folie / CQFD / 11 min. / le 22 février 2017
Trop souvent comparée à un banal mal de tête, la migraine touche 15% à 20% de la population adulte, à qui elle fait vivre un véritable enfer. A tel point qu'à Lausanne, le CHUV a décidé de créer un centre de la migraine.

"C'est comme un volcan qui exploserait dans ma tête", confie par exemple Morgane, 11 ans, dans le documentaire "Migraine de folie" diffusé mercredi soir dans l'émission 36,9° sur RTS Un. Le film s'attache à montrer, à travers l'expérience de sa réalisatrice Francine del Coso, la souffrance de ceux qui sont affectés par ce mal imprévisible et récurrent qu'est la migraine.

"C'est une douleur pulsatile, qui commence généralement d'un côté, où on sent l'artère battre. C'est une douleur intense, voire très intense, souvent accompagnée de nausées ou de vomissements. La lumière et le bruit deviennent insupportables", décrit pour le 19h30 le professeur Philippe Ryvlin.

Un centre sur la migraine

Neurologue au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), il a mis en place un centre sur la migraine à Lausanne, motivé par la volonté de réunir en un même lieu tous les spécialistes de cette maladie neurologique longtemps sous-estimée par la médecine et les groupes pharmaceutiques.

>> Voir le reportage du 19h30 :

Au CHUV, un centre de la migraine est en train de voir le jour
Au CHUV, un centre de la migraine est en train de voir le jour / 19h30 / 2 min. / le 22 février 2017

Aujourd'hui, si elle est jugée plus handicapante que Parkinson ou Alzheimer par l'Organisation mondiale de la santé, ses causes restent mystérieuses.

150 déclencheurs possibles

"Il y a 150 éléments qui peuvent déclencher la migraine. Chacun doit faire un vrai travail de détective pour trouver ses propres solutions. C'est une épée de Damoclès qu'on a toujours au-dessus de sa tête", raconte Francine del Coso dans l'émission CQFD sur La Première.

De récents travaux scientifiques ont montré, grâce à des IRM, que les individus sujets aux migraines avaient un cortex plus épais. "Aujourd'hui on peut dire qu'il s'agit d'un dysfonctionnement neuronal, en partie génétique, qui s'apparente à l'épilepsie", explique la réalisatrice. Des causes hormonales sont également évoquées, qui expliqueraient pourquoi deux tiers des migraineux sont des femmes. L'environnement et certains aliments peuvent aussi être des facteurs déclenchants.

Traiter les conséquences

Faute de causes clairement identifiées, les traitements agissent pour l'instant plutôt sur les conséquences de la migraine. Le Triptan, notamment, a pour effet de resserrer les vaisseaux sanguins qui se dilatent lors des céphalées aiguës. "Il fonctionne dans 70% des cas, mais crée des problèmes cardiaques chez certains", indique Francine del Coso.

Au CHUV, on prévoit également de développer le recours à des soins alternatifs tels que l'hypnose ou l'acupuncture, déjà utilisés par certains patients.

Enfin, au-delà des traitements, la reconnaissance de la maladie apparaît essentielle aux yeux de la réalisatrice qui insiste sur la nécessité d'apprendre à vivre avec et de se sentir soutenu dans sa souffrance... de folie.

Migraine de folie

Juliette Galeazzi

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