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La dysphasie, le trouble du langage qui touche près de 5% des Suisses

La dysphasie chez l'enfant pose des questions de prise en charge
La dysphasie chez l'enfant pose des questions de prise en charge / 19h30 / 3 min. / le 2 octobre 2016
La dysphasie, trouble sévère et durable du langage à l'origine peu claire, touche entre 3% et 5% de la population en Suisse. Témoignage des parents du petit Aïdan qui a fait des progrès considérables en quelques mois.

Paroles indistinctes, troubles de la syntaxe, paroles mal construites, la dysphasie est dans la plupart des cas diagnostiquée lors de la petite enfance, entre 3 et 5 ans, lorsque l’enfant devrait commencer à parler. L'origine du mal reste encore largement méconnue; elle pourrait être génétique, sans que ce soit démontré. "D'autres facteurs, que l'on connaît moins bien, entrent en ligne de compte", relève pour le 19h30 la professeure Eliane Roulet, du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne.

Ce qui est sûr en revanche, c'est que la dysphasie touche principalement les garçons, des enfants sans histoire médicale particulière. A l'image d'Aïdan, dont l'attitude intriguait des amis de ses parents. "Ils nous posaient toujours les mêmes questions: 'Il ne parle pas? Mais il parle quand'", se souvient la mère d'Aïdan.

Logiciel

"C'est un trouble du développement du logiciel de langage du cerveau", illustre la professeure Roulet, cheffe du service qui reçoit une vingtaine de patients comme Aïdan chaque mois.

Pris en charge, Aïdan a fait des progrès considérables. "En trois mois, il a appris à se servir de ses pieds et de ses mains, à taper dans un ballon, à parler, à dire comment il se sent", témoigne sa maman.

Difficultés à l'âge adulte

Le mal est souvent associé à des retards psychomoteurs ou graphiques. Les enfants victimes de ce trouble parlent mal, écrivent mal et ils conservent ces difficultés à l’âge adulte. Sans être plus tard d'excellents orateurs, les dysphasiques peuvent devenir très bons dans les domaines techniques.

Le "dysphasique" n'est pas pour autant autiste, dans la mesure où le premier déploie beaucoup d'énergie à se faire entendre et comprendre, des interactions sociales que l'autiste n'a pas ou peu. Sans déficit intellectuel, l’enfant dysphasique peut ne pas trouver ses mots, mais est capable de résoudre des problèmes.

Annabelle Durand/gax

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Milieux spécialisés

Un enfant dysphasique peut suivre une partie de sa scolarité. Dans certains cantons, comme à Genève ou en Valais, on privilégie un mode d’apprentissage normal, bien que ce soit lorsqu'il est suivi en milieu spécialisé qu'il réalisera le plus de progrès.

Ainsi encadré, il apprend à parler au même rythme que des enfants souffrant du même trouble que lui et est aidé de près par des professionnels, logopédistes et des psychomotriciens.