Cette première mondiale, initialement dévoilée par le magazine scientifique britannique New Scientist, a été annoncée mardi l'American Society for Reproductive Medicine (ASRM).
Une équipe médicale menée par le Dr John Zhang, du Centre New Hope Fertility à New York, a utilisé une technique inédite de transfert des matériaux génétiques du noyau pour éviter que la mère ne transmette à son enfant des gènes responsables du syndrome de Leigh.
Ce syndrome est un trouble métabolique héréditaire rare qui se caractérise par la dégénérescence du système nerveux central.
Chromosomes manipulés
Cette technique n'est pas autorisée aux Etats-Unis et la procédure a été réalisée au Mexique, où l'enfant est venu au monde.
Les médecins ont transféré les matériaux génétiques contenant les chromosomes de la mère dans un ovule d'une donneuse dont les matériaux génétiques avaient été enlevés.
La mère avait déjà transmis ses gènes du syndrome de Leigh à ses deux précédents enfants, tous deux morts de cette pathologie.
afp/cab
Technique controversée
"Ces travaux représentent une avancée importante en médecine de la reproduction car les maladies mitochondriales restent un problème important et difficile", a estimé le Dr Owen K. Davis, président de l'ASRM.
"Si d'autres recherches permettent d'établir la sûreté et l'efficacité de cette technique de transfert des matériaux génétiques, on pourrait l'envisager comme une option pour les femmes risquant de transmettre des maladies mitochondriales à leurs enfants", a-t-il ajouté.
De nombreux scientifiques pensent que cette technique est "risquée avec des conséquences imprévisibles sur la santé de l'enfant et des futures générations", a prévenu Marcy Darnovsky, directrice du Center for Genetics and Society, une ONG basée à Berkeley, en Californie.
Dans la mesure où l'ADN mitochondrial est transmis seulement par la mère, cette technologie permet de minimiser la transmission de gènes maternels défectueux, explique l'ASRM.