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L'EPFL étudie la peau de banane pour mieux comprendre le mélanome

Le mélanome se fait notamment remarquer par la présence de boutons noirs sur la peau, comme les taches noires sur une peau de banane.
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Peau de banane contre mélanome / CQFD / 8 min. / le 8 février 2016
En étudiant le vieillissement de la peau de banane, un laboratoire de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a réussi à mettre au point un nouvel outil de diagnostic du cancer de la peau.

En vieillissant, les bananes se couvrent de taches noires causées par la présence d'une enzyme, la tyrosinase. Cette enzyme joue aussi un rôle dans le cancer de la peau de type mélanome.

"Lorsque la peau humaine est exposée au soleil, elle se protège en exprimant le bronzage, la mélanine. S’il y a un dysfonctionnement dans cette protection arrive alors le mélanome, une tache noire, révélatrice d'une métastase cancérigène", a expliqué lundi à CQFD Hubert Girault, directeur du Laboratoire d’électrochimie physique et analytique de l'EPFL à Sion.

Mini scanner

Lorsqu'elles sont agressées, la peau humaine et la banane produisent cette même enzyme, la tyrosinase. Ce parallèle a permis aux chercheurs de développer un outil permettant de diagnostiquer précisément le stade du cancer.

"Nous avons développé un mini scanner, une électrode souple, qui permet de mesurer la réactivité de l'enzyme et de mesurer son homogénéité", précise Hubert Girault. La présence et la distribution de celle-ci renseignent sur le stade de la maladie.

Chances de guérison de 60% au stade 2

Au stade 1, l'enzyme est très peu présente. Au stade 2, elle est présente en grande quantité et de façon homogène tandis qu'au stade 3, elle est distribuée de façon hétérogène.

"Les mélanomes de stade 2 ont 60% de chance de guérison, une détection précise et rapide est donc importante dans ce genre de cas", explique le chercheur, précisant que le stade 3 est par contre beaucoup plus dangereux.

Mélanome et banane - les explications en détails de l'EPFL [© 2016 EPFL/Pascal Coderay]
Mélanome et banane - les explications en détails de l'EPFL [© 2016 EPFL/Pascal Coderay]

Pour construire leur scanner, les scientifiques ont effectué des recherches d’abord sur des fruits mûrs, puis sur des échantillons de tissus cancéreux.

La machine permet aussi d'éviter des techniques de diagnostic plus invasives comme la biopsie.

Eliminer les tumeurs

La prochaine étape sera d’utiliser le même scanner non seulement pour visualiser les tumeurs mais aussi pour les éliminer. "Nos premiers essais en laboratoire nous ont montré que les cellules pouvaient être détruites à l’aide de notre outil", conclut Hubert Girault.

sbad

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