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Le scandale Volkswagen cacherait une triche généralisée des constructeurs

L’affaire Volkswagen révèle les dysfonctionnements dans les tests d’homologation
L’affaire Volkswagen révèle les dysfonctionnements dans les tests d’homologation / 19h30 / 2 min. / le 27 septembre 2015
Le scandale Volkswagen pourrait faire tache d'huile. En cause, des tests d'homologation obsolètes, comme le démontrent des études révélant un gouffre entre les essais en laboratoire et en conditions réelles.

Avant d’être mis sur le marché, les nouveaux véhicules doivent passer un test d'homologation. En Europe, afin de se voir décerner le label de conformité Euro6, les véhicules sont examinés une seule fois en laboratoire pendant une vingtaine de minutes et parcourent 11 kilomètres.

Aux États-Unis en revanche, le protocole est beaucoup plus poussé. Mais des deux côtés de l'Atlantique, les règles pour les véhicules diesel sont devenues très strictes. Ce qui a pu pousser Volkswagen à tricher plutôt que d'adapter ses véhicules.

Tests européens "obsolètes"

Mais de nombreux rapports dénoncent les dysfonctionnements du protocole européen. Interrogé au 19h30, François Cuenot, de l'association Transport & Environment (T&E), estime que la fraude est généralisée en raison d'un examen européen "obsolète" qui a permis aux constructeurs "d'optimiser leurs véhicules". L'expert appelle à l'instauration de véritables tests en conditions réelles.

>> L'entretien :

Tests d’homologation: les précisions de François Cuenot, chargé de  mission, Assoc. Transport & environnement
Tests d’homologation: les précisions de François Cuenot, chargé de mission, Assoc. Transport & environnement / 19h30 / 2 min. / le 27 septembre 2015

Actif depuis 1990, cet organisme européen indépendant a testé, avec l'aide de l'International Council on Clean Transportation (à l'origine du scandale VW), une vingtaine de véhicules diesel censés répondre à la norme Euro6.

Au terme d'essais menés sur route et non sur un banc d'essait, T&E a indiqué dans un communiqué publié le 14 septembre que chaque grand constructeur vend des véhicules diesel qui ne respectent pas les limites de pollution de l'air. En moyenne les émissions sont cinq fois plus importantes que la limite légale et seulement trois véhicules sur les 23 sont dans les limites.

Volkswagen est loin d'obtenir le pire résultat, puisque les émissions relevés sur ses automobiles sont en moyenne deux fois plus importantes. Le mouton noir est une Audi qui émet 22 fois la limite autorisée en Europe.

>> L'émission ABE avait déjà développé cette thématique en 2014 :

Les constructeurs automobiles ne disent pas tout. [RTS - Laurent Bleuze]
Voitures, carburant et CO2: ce que les constructeurs ne vous disent pas / A bon entendeur / 39 min. / le 11 mars 2014

cab/Julien von Roten

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Un test européen manipulable

Lors des tests menés en laboratoire, les constructeurs s'assurent notamment que les plaquettes de freins ne se touchent absolument pas, ce qui n'est pas le cas en situation réelle, indique l'association Transport & Environment (T&E) en énumérant les libertés prises par les marques.

Les véhicules sont souvent ceux qui possèdent le moins d'options et sont donc plus légers.

Le type d'huile à utiliser lors des tests n'étant pas précisé, les constructeurs préfèrent des huiles spécialement conçues pour optimiser les performances du moteur.

L'examen étant conduit sur un banc d'essai à rouleaux, l'aérodynamisme n'est pas non plus pris en compte.