Des analyses génétiques de chercheurs des universités de Zurich et de Copenhague ont clos des années de controverses. L'homme en question est bel et bien un représentant précoce de la première et probablement unique vague de colonisation des Amériques, écrit l'Université de Zurich dans un communiqué.
Le crâne présentant des caractéristiques de type caucasien, des experts avaient jusqu'ici supposé qu'il n'était pas apparenté aux populations autochtones actuelles, mais pouvait faire partie d'une vague d'immigration antérieure venue du Japon ou de Polynésie, voire d'Europe.
Le squelette avait été découvert par hasard
Les analyses ADN viennent ainsi donner raison aux exigences des indigènes de la région, qui réclament la la restitution immédiate et l'inhumation de la dépouille.
Les ossements avaient été découverts par hasard sur les rives du fleuve Columbia, au Nord-Ouest des Etats-Unis. L'homme de Kennewick portait une pointe de lance enfoncée dans le bassin, cause probable de sa mort.
ats/sp
Les analyses ADN, plus claires que la morphologie du squelette
Les scientifiques ont comparé des milliers de fragments du génome de "Kennewick Man" avec des données génétiques de personnes vivant actuellement dans le monde entier ainsi qu'avec celles de squelettes trouvés sur d'autres sites archéologiques.
Les analyses ont par ailleurs montré à quel point des investigations menées uniquement sur les caractéristiques d'un squelette peuvent conduire les experts sur de fausses pistes.
Les différences morphologiques entre deux individus d'une même population peuvent être plus importantes qu'entre deux personnes de populations distinctes. La structure de milliers de gènes, par contre, livre des indices clairs sur les liens de parenté.
La théorie du détroit de Béring contestée
La théorie généralement admise est que les premiers peuples du Nouveau Monde y sont parvenus d'Asie via le détroit de Béring il y a plus de 11'500 ans. Cependant, des indices de populations antérieures se sont accumulés ces dernières années.